suc miellé très abondant ; ce qui lui a mérité le
nom des créoles espagnols de piçaflor ou suce-
fleurs. Ce gracieux oiseau semble être de passage
dans cette partie du Chili, ne venir dans le sud
qu’avec les chaleurs de l’été, et se retirer au
nord, sur les limites du Pérou, pendant l’hiver :
c’est probablement lepigda du père Molina; mais
nous n’avons point eu connaissance des deux colibris
de la même contrée qu’il a décrits sous les
noms de trochilus cyanocephalus et de galeritus.
L ’oiseau-mouche à couronne violette a quatre
pouces trois lignes de longueur totale : le bec a
huit lignes, et la queue en a dix-sept. Celle-ci est
légèrement fourchue, et de même longueur que
les ailes. Le bec et les pieds sont noirs.
Cette espèce, plus robuste dans ses formes
que plusieurs autres oiseaux-mouches, a une
calotte d’un pourpre doré passant au violet, qui
forme sur l’occiput une sorte de huppe. Toutes
les parties supérieures du corps sont d’un vert
doré, qui règne aussi sur les pennes de la queue;
La gorge est blanche, recouverte de plumes ar-?
rondies, marquées en leur centre d’une larme
brune, verte et doree. La poitrine, le ventre, sont
d’un blanc roussâtre, avec le centre des plumes
flammé de brun. Les cotes sont teintes de vert
doré. Le dessous de la queue est brun verdâtre,
et les pennes des ailes sont brunes, ayant quelques
reflets violâtres. Leurs tiges sont d’un noir
lustré, fortes, et la plus extérieure est profondément
sillonnée à la partie interne, qui est élargie ;
modification qu’on retrouve chez beaucoup de
ces petits volatiles.