iq6 h i s t o i r e n a t u r e l l e
La description de Shaw, assez incomplète suivant
1 habitude de cet auteur, se borne aux détails sui-
vans : Cette espèce a de longueur environ huit
pouces ; les ailes sont brunâtres ; sa queue est
longue et très fourchue, les deux rectrices externes
longues de quatre pouces et demi ; les
autres graduellement plus courtes : toutes sont
arrondies à l’extrémité. Les teintes du plumage
sont d’un vert - doré, passant à l’émeraude sur
la gorge; les rectrices sont noires et largement
rayées de bandes d’or-pourprées. Un individu,
conservé dans le cabinet de Bullock, provenait,
à ce que l’on suppose, dit Shaw, du Pérou.
L’oisèau-mouche Sapho, robuste dans les habitudes
du corps, et l’un des plus grands de la
famille, a surtout sa queue énormément développée,
qui n’a pas moins de quatre pouces, et qui
forme une fourche très profonde. Le bec est à
peu près droit, aigu, peu alongé, ayant au plus
sept lignes. Il est noir, ainsi que les tarses. Les
ailes sont arrondies, recourbées, et ne dépassent
que d’un pouce la naissance de la queue. Le corps
peut avoir deux pouces et demi.
La gorge, la poitrine, le devant du cou, sont
recouverts par un plastron de plumes écailleuses
d’où jaillissent les teintes les plus pures du vert
d’émeraüde, prenant sous la mandibule inférieure
un aspect de velours vert foncé. Une bandelette
d’un vert-doré plus jaune s’étend de l’oeil et descend
sur les cotes du cou. La région anale est
garnie de plumes grisâtres. Tout le plumage en
dessus, ainsi que les petites couvertures des ailes,
sont d’un vert-doré métallique. Mais les plumes
du croupion et les couvertures supérieures de la
queue, bien plus étoffées qu’à l’ordinaire, jouissent
de 1 éclat le plus vif du cinabre pur. Les rémiges
sont d un brun-pourpré, et leurs tiges sont
coudées et élargies.
Les dix rectrices qui composent la queue sont
très etagées. Les deux moyennes sont très courtes
et ovalaires ; les deux externes sont très longues,
rùbanees, aplaties, et dépassent de dix-huit lignes
les deux plus voisines. Toutes, carrées ou peu
arrondies à leur extrémité, étincellent diversement
sous les rayons de la lumière qui viennent
les frapper. Leur éclat le plus ordinaire est celui
du cuivre rouge chatoyant en or; mais parfois
ces riches couleurs métalliques se changent en
pourpre ou en violet sombre. A ces nuances d’un
luxe sans pareil, vient s’adjoindre le noir de velours
qui forme sur leurs bords extérieurs d’étroits
liserés, ou qui les termine par une plaque
quadrilatère, dont l’épaisseur diminue à mesure
que les rectrices sont plus courtes, au point de
border simplement les deux moyennes.
La planche XXVIII représente la femelle de