daire qu’à des êtres animés. Avec combien de
justesse Marcgrave a peint un de ces oiseaux en
disant : lu summâ splendet ut sol, il brille comme
le soleil!
Audebert s’est beaucoup occupé de rechercher
les causes de la coloration si remarquable du
plumage ; il a essayé de démontrer, par des principes
mathématiques, qu’elle était due à l’organisation
des plumes, et à la manière dont les
rayons lumineux étaient diversement réfléchis en
les frappant. Nous ne nous étendrons pas beaucoup
sur ce sujet; cependant nous dirons que
cette coloration est, premièrement, le résultat
des élémens contenus dans le sang et élaborés
par la circulation ; et qu’enfin la texture des
plumes joue, secondairement, le plus grand rôle
par la manière dont les rayons lumineux les traversent,
ou sont reflétés par les innombrables
facettes que présente une prodigieuse quantité
de barbules. Toutes les plumes écailleuses, en
effet, qui simulent le velours, l’émeraude ou le
rubis, et qu’on remarque sur la tête, la gorge
des épimaques, des paradisiers et des oiseaux-
mouches, se ressemblent par l’uniformité qui a
présidé à leur formation ; toutes sont composées
de barbules cylindriques ràides bordées d’autres
barbules analogues régulières, qui en supportent
elles-mêmes d’autres petites; et toutes ces barbules
sont creusées au centre d’un sillon profond,
de manière que quand la lumière, ainsi que l’a
dit le premier Audebert, glisse dans le sens vertical
sur ces plumes écailleuses, il en résulte que
tous les rayons lumineux, en les traversant, sont
absorbes et font naître la sensation du noir. Il n’en
est plus de même lorsque la lumière est renvoyée
par ces mêmes plumes, qui chacune font l’office
d’un réflecteur; car c’est alors que naît, par
l’arrangement moléculaire des barbules, l’aspect
de l’émeraude, du rubis, etc., chatoyant très diversement
sous les incidences des rayons qui les
frappent.
Pour donner un exemple de la diversité des
teintes qui jaillissent des plumes écailleuses, nous
citerons la cravate d’émeraude de plusieurs espèces,
qui prend tous les tons du vert, depuis
les nuances les plus claires et les plus uniformément
dorées jusqu’au velours noir intense; ou
celle du rubis, qui lance des faisceaux de lumière
ou passe de l’orangé-rougeâtre au rouge-noir
cramoisi. Tel est le plumage des oiseaux-mouches
adultes. Mais ces volatiles, si richement dotés
par la libérale nature, ne se présentent point
constamment avec leur parure de fête. Jeunes ,
leur livrée est le plus souvent sombre et sans
élégance. La deuxième année de leur vie, quelques
portions de leur toilette apparaissent çà