LE BARBU DE LA GLYANE, MALE.
( N ° 2 0 .)
L'ESPECE de ce barbu doit être singulièrement abondante à Cayenne,
car il ne se fait pas un envoi d'oiseaux de ce pays en Europe qui ne
contienne un grand nombre de ses individus: aussi n'est-il pas si mince
cabinet où l'on n'en compte plusieurs. C'est cette même espece que Buffon
a confondue avec les tamatias, qu'il a décrite sous le nom de tamatia à
tête et à gorge rouges, et qu'il a si mal figurée clans ses planches enluminées
j n° 206, qu'il est presque impossible de l'y reconnoîlre. Quoi
qu'il en soit, le lecteur verra facilement par les figures très exactes que
nous publions ici du barbu de la Guyane, que les formes et les caractères
de cet oiseau présentent une si parfaite conformité avec les formes et les
caractères des barbus proprement dits, qu'il ne nous étoit pas permis de
ne pas le remettre à sa place en le réintégrant parmi les oiseaux de
cette espece , comme étant dans le nouveau monde l'analogue des barbus
de l'ancien continent. Comme aussi l'espece du barbu dont nous parlons
n'est pas distinguée de plusieurs autres barbus étrangers à l'Amérique,
et qui ont comme elle le front et la gorge rouges, nous n'avons pas cru
devoir conserver même la dénomination que Buffon lui donne ; nous
préférons à toute autre celle simplement de barbu de la Guyane, par la
raison que suivant toutes les apparences cet oiseau est la seule espece de
son genre qui habite cette contrée.
Le mâle de l'espece du barbu de la Guyane a le front et la gorge couverts
de plumes d'un rouge vif, mais qui se dégrade toujours un peu plus
sur la tête, jusqu'à ce qu'enfin il s'y change en jaune; de sorte que le devant
de la tête est rouge, et que le sommet en est jaune. Tout le plumage du
reste de la partie supérieure du corps, savoir, le derrière de la tête et du
cou, le dos, les scapulaires, et les couvertures des ailes, est noir, mais
tranché par une bande blanc jaunâtre qui, descendant de derriere l'oeil
de chaque côté, passe sur le dos : des taches blanches se trouvent aussi
sur les grandes couvertures des ailes, et sur celles de leurs pennes qui
avoisinent le dos, et où ces taches forment comme des ondes. Les grandes
pennes alaires sont brunes , et à bordures olivâtres. Le dessus de la queue
est d'un brun noir olivacé. Le dessous du corps, depuis le rouge de la
gorge jusque sous la queue, porte, sur un fond jaune pâle, des tarhes
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