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 ou  LE  GRAND  TAMATIA.  
 ( N°  3g. )  
 C E  tamatia  est remarquable par  la grandeur démesurée  d'un  bec très épais  
 à sa  base,  et  arrondi  sur  ses  faces :  il  l'est  encore  par  sa  taille  plus  forte  
 que  celle  de  tous  ses  congénères;  ce qui  nous a  déterminés à  le inommer  le  
 grand  tamatia,  pour  le  distinguer  d'un  autre  tamatia  qui,  quoiqu'il  lui  
 ressemble  beaucoup  par  ses couleurs,  est beaucoup  plus  petit  que  lui,  et  
 forme  bien  certainement  une  espece  très  distincte  de  la  sienne.  
 Le  grand  tamatia a le  front  ceint  d'un  bandeau  blanc,  et  le  dessus  de  la  
 tête,  d'un oeil à l'autre,  est, jusqu'à  l'occiput,  couvert d'une  calotte  noire.  La  
 gorge,  les joues  et  tout  le  devant  du  cou  sont  d'un  blanc  pur,  qui,  passant  
 sur  le  derriere  de  cette  derniere  partie, y  forme  un  demi-collier  entre le  
 noir  du dessus de la  tête et celui du bas du cou.  Le  reste du dessus  du  corps,  
 y  compris  les  ailes  et  leurs  couvertures,  la  queue  et ses couvertures  supérieures, 
   sont  noirs;  cependant  ce  noir  est par-tout  relevé par  un  léger feston  
 blanc  sale  qui  borde  toutes  les  plumes,  mais  qui  sur  les  grandes  couvertures  
 et  les  dernieres  plumes  des  ailes,  ainsi  que  sur  le  bord  des  pennes  de  
 la queue,  se prononce  bien  davantage.  Un  large  plastron  noir  qui  traverse  
 la  poitrine  adhéré  sur  les  cotés  au  noir  du  dessus  du  corps.  Les flancs  sont  
 variés  de  noir  et  de  blanc,  et  tout le  dessous  du  corps  est  d'un  blanc  sale.  
 Le  bec  et  les  ongles  sont  noirs,  ainsi  que  les  barbes  de  la  base du  bec.  Les  
 pieds  sont  bleuâtres.  Dans  le  jeune  âge  cet  oiseau a  le  bec  brun-noir,  le  
 noir  de  son  corps  est  brunâtre,  et  toutes  ses  plumes  du  dessus  du  corps  
 sont  terminées  par  une  bordure  roussàtre.  
 Ce  tamatia  est  fort commun à Cayenne, à Surinam,  et  habite  probablement  
 toute la Guyane;  mais  il  faut  pénétrer  dans  les  forêts  solitaires  pour  
 se  le  procurer.  Buffon  en a  donné  une  figure  passable  sous  le  nom  de  
 barbu à gros bec de Cayenne, n° 689  de  ses  planches  enluminées;  et il  en  
 parle  dans  ses  descriptions  sous  celui  de tamatia noir et blanc.