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 bec  est  orangé  ainsi  que  la  langue.  Nous  ne  eonnoissons  pas  la  couleur  
 des  yeux,  n'ayant  eu  de  cet  oiseau  que  la  dépoudlc  qui  fait  partie  de  
 •„on  cabinet.  La  peau  nue  qui  entoure  les  yeux ,  desséchée,  m'a  paru  
 bleuâtre  ainsi  que  celle  des  pieds.  
 Quant  aux  couleurs  du  plumage,  tout  le  devant  du  cou,  depuis  le  
 dessous  du  bec  jusqu'à  la  poitrine,  est  d'un  blanc  pur :  celle-ci  est  ceinte  
 d'un  large  collier  rouge;  couleur  qu'on  retrouve  la  même  sur  les  couvertures  
 du  dessus  et  du  dessous  de  la  queue.  Le  reste  du  plumage  est  d'un  
 noir  mat  sur  le  corps,  et  d'un  noir  luisant  et  changeant  sur  les  ailes  et  
 la  queue :  les  dernieres  pennes  de  celle-ci  sont  un  peu  plus  courtes  que  
 les  intermédiaires.  
 HISTOIRE  NATURELLE  
 D E S  
 TOUCANS  ARACARIS.  
 LES  aracaris  forment,  comme  nous  l'avons  déjà  dit,  une  seconde  famille  
 dans  le  genre  entier  des  toucans :  ils  différent  des  toucans proprement  dits  
 par  plusieurs  caractères  faciles à  saisir;  plus  sveltes  de  corps,  et  par  conséquent  
 plus  allongés ,  plus  élancés,  ils  ont  encore  le  bec  moins  disproportionné  
 à  leur  taille,  et  d'une  contexture  plus  solide  que  ces  derniers;  
 ce  qui  les  rend  aussi  plus  forts  dans  l'attaque  ou  la  défense,  et  plus  habiles  
 à  ouvrir  les  fruits  dont  ils  font  leur  nourriture.  Cette  partie  est  cependant  
 creuse  ici  comme  chez  les  toucans,  et  remplie  seulement  de  cloisons  délicates; 
   mais  l'enveloppe  en  est  plus  épaisse,  et  c'est  là  que  réside  sa  force.  
 Les  narines,  placées à  la  naissance  du  front,  ne  pénetrent  pas  plus  avant  
 dans  la  mandibule  supérieure  que  celles  des  toucans,  et  n'en  différent  
 d'ailleurs  que  pour  être  visibles  sur  le  bec,  leur  ouverture  étant  taillée  
 sur  les  bords  de  cette  mandibule,  dont  le  sommet  se  prolongeant  sur  
 le  front y  forme  un  profond  feston,  aux  extrémités  duquel  elles  se  trouvent  
 percées.  
 A  ces  caractères  distinctifs  des  aracaris  si  nous  ajoutons  que,  vus  de  
 face,  ces  oiseaux  ont  le  tour  de  la  tête  plus  grand  que  celui  du  bec à  sa  
 base,  et  qu'ils  ont  toutes  les  plumes  de  la  queue  très  considérablement  
 étagées,  on  sentira  qu'ils  présentent  une  physionomie  assez  différente  de  
 celle  des  toucans  proprement  dits  pour  qu'on  doive  mettre  entre  eux  et  
 ces  derniers  une  petite  ligne  de  démarcation  qui,  sans  les  séparer  toutà 
 fait,  conserve,  les  rangs  que  la  nature  leur a  respectivement  assignés.  
 Les  aracaris  ont  les  pieds  et  la  langue  faits  comme  ceux  des  toucans ;  
 ils  ont  tous  (toutes  les  especes  du  moins  que  nous  connoissions)  le  bec  
 dentelé,  et  les  yeux  circonscrits  dans  une  peau  nue  ridée :  les  ailes  ne  
 s'étendent  pas  chez  eux  au-delà  de  la  naissance  de  la  queue,  et  celle-ci  
 a  aussi  dix  pennes.  
 En  deux  mots,  dans  le  genre  des  toucans,  les  aracaris  sont  aux  toucans  
 proprement  ainsi  nommés ,  ce  que ,  dans  celui  des  corinacés ,  les  
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