L E T O C A N À C O L L I E R J A U N E.
(N° 4 -)
CET oiseau est nouveau ; du moins je ne le reconnois dans aucune des
descriptions tronquées que la plupart de nos ornithologistes ont données
des nombreuses especes de ce genre d'oiseaux : on n'en trouve d'ailleurs
la figure nulle part. Le tocan à collier jaune est de la plus grande taille;
il peut être mis à cet égard au rang et même à la tête des deux toucans
précédents: le bec n'est cependant pas plus long que celui du tocan,
auquel il ressemble absolument par sa forme, mais dont il diffère par
un peu plus d'épaisseur à sa base, ce qui le fait paroître plus court au
premier aspect. Sa couleur est aussi un peu différente, en ce que le bout
et les tranches de la mandibule inférieure sont noirs, et que les côtés
sont d'un bel orangé , au lieu d'être porphirés de rouge et de noir. La
mandibule supérieure porte une bande jaune sur son arête et dans toute
sa longueur: la base du bec est terminée par trois bandes, tellement semblables
aussi par leurs dispositions et leurs couleurs à celles de cette
partie dans le tocan , que nous restons dans l'incertitude sur la question
de savoir si cet oiseau forme une espece distincte du tocan, ou s'il en
est seulement une variété de climat, d'autant plus que les attributs respectifs
ont absolument les mêmes distributions, quoique différents par
les couleurs , comme il est facile de le voir en comparant les figures.
Tout le devant du cou est d'un blanc jaune terni, qui s'arrête à un large
collier d'un jaune d'ochrc, qu'on retrouve sur les couvertures, à barbes
rares et décomposées , du dessus et du dessous de la queue. Le derriere
de la tête et du cou, le manteau, le dos, les ailes, la poitrine, les flancs,
le ventre, les cuisses, enfin tout le reste du plumage, ainsi que la queue,
sont d'un beau noir. Les tarses et les pieds sont plombés ; les ongles
noirs. La peau nue qui entoure les yeux m'a paru devoir être bleuâtre
par la teinte qu'elle avoit conservée, quoique desséchée. Les ailes ployées
ne dépassent pas le croupion de plus de deux pouces. Les pennes de la
queue sont très larges et ont toutes la même longueur.
C'est à Lisbonne que j'ai acquis les deux seuls individus de cette espece
que j'aie jamais vus; ils m'y furent vendus par un capitaine portugais qui
m'assura les avoir achetés lui-même au Brésil : l'un est déposé dans le
cabinet de mon ami. M. Raye de Brcukclcrvvaert, à Amsterdam; l'autre,
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