c INTRODUCTION.
trée qui les a vu naitre : ils font de petits vols, et leurs courses
se réduisent à parcourir les différents cantons à mesure que
les fruits y mûrissent, leurs petites ailes et la masse de leur
corps ne leur permettant pas de s'exposer à de grands voyages.
Jusqu'ici on n'a trouvé de ces oiseaux que dans les parties
les plus chaudes de l'Amérique ; comme aussi on n a trouvé
des calaos que dans les parties brûlantes de l'ancien continent.
Un parallélisme bien particulier encore entre ces deux
«enres d'oiseaux également monstrueux, et jetés sur les points
correspondants des deux hémisphères, c'est qu'ainsi que la
nature a composé les calaos de deux grandes familles ou races
distinctes, de même elle a partagé les toucans en deux branches
analogues à celles-là. Quelle admirable uniformité, quelle
harmonie dans la marche productive de cette mere-commune!
puisqu'elle a voulu conserver le même ordre jusque dans ses
écarts, s'il est permis de s'exprimer ainsi, en établissant un
accord parfait, en maintenant un juste équilibre dans ce qui
semble n'avoir été que le jouet de ses plus bizarres caprices;
car on ne peut méconnoître que les toucans d Amérique sont
en monstruosité dans un des côtés de la balance universelle
ce que sont dans l'autre les calaos de l'ancien continent.
Nous suivrons donc dans l'histoire des premiers l'ordre
que la nature a établi elle-même, en formant du genre entier
de ces oiseaux deux familles distinctes : nous la séparerons
par conséquent en deux sections, dont la premiere contiendra
les toucans proprement dits, et dont nous venons d'établir
les caractères génériques. Nous parlerons après des aracaris,
qui sont bien aussi des toucans, mais ayant des attributs particuliers
qui les distinguent des autres, et que nous ferons
connoitre en leur lieu.