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 ( N°  55.)  
 ( JE  barbu,  qui habite  une grande partie  de  l'Inde,  est  trop bien  caractérisé  
 par le  collier  rouge  bordé  de  noir  qui  lui  traverse  le  devant  du  cou  
 immédiatement  au  bas  de  la  gorge,  pour  qu'on  ne  lui  laisse  pas  le  nom  
 que  je  lui  donne  ici  de  préférence à  celui  de  barbu  des  Philippines,  
 sous  lequel  il  se  trouve  très  mal figuré  dans  Buffon,  qui  le  décrit  ensuite  
 sous  le  nom  de  barbu à  gorge  jaune;  caractère  commun à  plusieurs  barbus, 
   et  par  conséquent  insuffisant à  établir  entre  eux  aucune  distinction.  
 Celui-ci a  le  bec  très  fort  relativement à sa  taille;  la  mandibule  supérieure  
 est  chez  lui  sans  échancrure,  et  déborde à sa  base  l'inférieure,  qu'elle  
 couvre  et  emboîte ;  un  sourcil  étroit  et  de  couleur  jaune  de  soufre  couronne  
 les  yeux,  au-dessous  desquels  on  voit  encore  une  tache  aussi  jaune  
 de  soufre,  formée  en  larme,  dont  la  pointe  aboutit  au  coin  de  la  bouche  
 et  la  base  aux  oreilles ;  le  front  est  couvert  d'une  plaque  de  rouge  vif  
 qui  se  termine  circulairement  par  derriere ;  le  reste  du  dessus  de  la  
 tête,  l'occiput,  et  la  partie  des  joues  qui  n'est  pas jaune,  sont  d'un  verd  
 sombre  qui  dans  l'ombre  semble  noir.  Le  derriere  du  cou,  le  manteau,  
 le  croupion,  les  couvertures  du  dessus,  le  dessus  même  de  la  queue,  
 les  couvertures  des  ailes,  et  les  bords  extérieurs  de  leurs  pennes,  sont  
 d'un  verd  plus  ou  moins  brillant,  teinté  de  bleu  ou  nuancé  de  brun,  
 suivant  les  incidences  de  la  lumière;  la  gorge  est  d'un  jaune  pur.  que  
 termine  un  collier  rouge  bordé  de  noir ;  le  bas  du  cou  et  la  poitrine  sont  
 tous  d'un  jaune  plus  foible  que  celui  de  la  gorge,  lequel  jaune  couvre  le  
 reste du  dessous du  corps,  en  se  dégradant  toujours  davantage : cependant  
 toutes  les  plumes  de  ces  dernieres  parties  portent  sur  leur  milieu  un  trait  
 longitudinal  d'un  verd  brun.  Le  bout  des  pennes  alaircs  est  brun ;  leurs  
 barbes  sont  aussi  brunes  vers  les  tiges,  mais  d'un  blanc  sale à  leurs  bords  
 intérieurs,  ainsi  que  les  couvertures  du  dessous  des  ailes.  Le  bec,  qu'ombragent  
 de  longs  poils  roides  et  saillants,  est  brun;  les  pieds sonL  jaunâtres, 
   et  les ongles  bruns ;  le revers  de la  queue  est  d'un  gris  bleuâtre.  
 Bnffon a  rapporté  cet  oiseau à  l'espece  du  barbu  des  Philippines  de  
 Brisson ;  ce  que  je  présume  être  une  erreur  que  beaucoup  de  nomenelateurs  
 ont  aveuglément  adoptée.  Brisson a  toujours  été  trop  exact  pour  
 qu'il  soit à  croire  qu'il  eût  placé  une  large  bande  rouge  sur  le  bas  du