DES JACAMARS A BEC COURBE.
Ces jacamars qu'on reconnoît d'abord à leur grande taille,
et plus encore à la courbure et à l'épaisseur de leur bec, appartiennent
aux climats les plus chauds de l'Indostan. Il est
au moins plus que probable que les deux seules especes que
nous connoissions encore, et qui ont été apportées de Banda
par M. Boërs, officier attaché au service de la compagnie des
Indes hollandoise, ne se trouvent pas en Amérique, d'où
Viellot les a cru originaires, en donnant à l'une d'elles le nom
de jacamarici, nom qu'on dit être au Brésil celui des jacamars
en général. Ce qu'il y a de certain, c'est que me trouvant à
Amsterdam à l'époque du retour de M. Boërs, dont je fis alors
la connoissance, et qui eut la bonté de me faire voir non seulement
tout ce qu'il avoit apporté en objets d'histoire naturelle,
mais mcme de me permettre de prendre le dessin et de faire la
description de tout ce qui pourroit m'intéresser ; ce qu'il y a
de certain, dis-je, c'est que c'est chez lui que je vis pour la
premiere fois ces deux especes de jacamars à bec courbe , et
qu'il m'assura les avoir tuées lui-même aux Moluques. Je
pense , d'après cela, que ces jacamars à bec arqué appartiennent
d'autant moins au nouveau monde, que l'individu qu'a
décrit Viellot, sous le nom brésilien de jacamarici, se trouve
être précisément l'un de ceux apportés en Europe par M. Boërs,
qui le déposa au muséum du prince d'Orange, d'où il a passé
dans le nôtre à Paris.
Ces grands jacamars ont le bec épais, large à la base , et se