DES B A R B A C O U S.
LE BARBACOU À BEC ROUGE.
(N° 44 et 45).
BUFFON, qui le premier a décrit cette espece, quoique s'appercevant
bien des grands rapports qu'elle a avec les barbus, l'a nommée coucou
noir; et tous les méthodistes de l'admettre clans le genre coucou, où elle
est restée jusqu'à ce jour, mais d'où je crois devoir la retirer pour la
mettre à sa vraie place, c'est-à-dire à côté des tauialias. J'estime aussi que
si le tamatia brun dont nous avons parlé dans l'article précédent venoit
dans la suite à être reconnu pour former une espece particulière (ce que
je ne pense pas), il seroit bien propre à remplir le petit intervalle qui
sépare les deux genres voisins (les tarnatias et des barbacous; car il a,
comme on peut le voir, le bec bien approchant par sa forme de celui
de ces derniers. Comme nous avons fait représenter le barbacou à bec
rouge de grandeur naturelle, et que la figure que nous en publions est
très exacte, nous ne parlerons ici ni de sa taille ni de ses proportions;
mais, ce qu'il est bien plus intéressant de dire, c'est que cet oiseau est le
seul que je connoisse chez qui la couleur rouge se trouve si profondément
imprimée dans la matière cornée du bec qu'elle ne s'efface jamais, tandis
que chez les autres oiseaux, chez tous ceux que j'ai vus du moins, cette
couleur dégénéré peu-à-peu, jaunit, et finit par blanchir entièrement; de
sorte que dans toutes nos collections tel oiseau dont le bec étoit rouge
dans son état parfait, n'offre plus dans cette partie et même dans un très
court espace de temps qu'une couleur jaune pâle ou blanche; dégradation
que n'éprouve jamais le barbacou de cet article, chez lequel même cette
belle couleur de vermillon vif colore non seulement le dehors, mais encore
l'intérieur du bec, ainsi que la langue, laquelle est formée d'une matière
cornée semblable à celle du bec; caractère particulier qui rapproche encore
cet oiseau des toucans, qui ont aussi la langue dure, formée d'une
substance cornée.
A l'exception d'un frangé blanc qui longe le pli des ailes, et qui fait
partie des bords des scapulaires aussi-bien que des couvertures du dessus
des ailes voisines des scapulaires, tout le plumage de notre barbacou est
noir, mais d'un noir grisonnant sur tout le dessous du corps. La queue,
ample et à-peu-près de la longueur du corps, est étagée légèrement et
de manière qu'en se déployant elle s'arrondit à son extrémité : les pieds
sont noirs.