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interruption. Le temps des amours venu, le couple choisit un trou
d'arbre, et à la maniéré des pics, sans préparations, la femelle dépose
sur la poussière du bois vermoulu quatre oeufs blancs que le mâle
couve tout aussi-bien qu'elle à son tour. Au sortir du nid les petits se
forment en petite bande avec le pere et la mere, et toute la famille vit
ensemble tant que les secours de ces derniers sont utiles aux autres:
les jeunes se séparent à leur tour par paire, et chaque couple vit de
son côté. Il est à remarquer que parmi les quatre petits il y a toujours
deux mâles et deux femelles ; je l'ai du moins constamment vu dans
vingt-trois nichées que j'ai eu sous les yeux, et que j'ai bien examinées.
Ces oiseaux sont tellement communs et d'ailleurs si peu craintifs qu'il
est extrêmement facile de trouver leur nid ; il n'y a même qu'à suivre
la petite bande de près vers le soir, et elle vous indique le trou dans lequel
pere, mere, et jeunes, ne manquent pas d'aller coucher tous les soirs,
et où ils entrent d'autant plus vite qu'ils voient qu'on les observe : il
m'est ainsi arrivé souvent de prendre vivante toute la petite bande.
C'est une chose assez remarquable que tous les oiseaux qui nichent dans
des trous d'arbres se retirent dans ces mêmes trous pour y coucher;
tandis que tous les autres oiseaux, une fois que les petits ont pris l'essor,
ne reviennent plus dans leur nid. J'ai trouvé quelquefois dans le pays
des Namaquois plusieurs barbus établis dans les cellules d'une espece
de grand nid que bâtissent en commun des oiseaux, que pour cette
raison j'ai nommés les républicains dans mon Histoire naturelle des
oiseaux d'Afrique. J'ai aussi remarqué que tous les oiseaux qui ne font
point de nid, et qui se contentent de trous d'arbres ou de creux de
rochers, sont sujets à s'emparer des nids des autres, mais seulement
de ceux qui sont fermés : les oiseaux qui ont leur nid ouvert n'ont
rien à craindre de ces envahisseurs; c'est qu'un nid ordinaire 11e les
abriteroit pas assez: ainsi sans doute l'a voulu la nature; et l'instinct
des animaux les porte toujours à ne faire que ce qui leur est propre.
Un couple barbu manque-t-il d'un trou d'arbre pour y élever ses petits,
il trouve un oiseau qui a fait un nid entièrement fermé; il est le plus
fort, il chasse l'oiseau , et il s'empare du nid, pareequ'il y trouve l'équivalent
de son trou d'arbre, et que c'est un trou ou l'équivalent d'un
trou qu'il lui falloit; s'il manque de l'un et de l'autre, il ne nichera
pas cette année-là : mais il faut qu'il propage son espece , telle est la
loi que la nature a imposée à tous les êtres. L'oiseau que la nature a
privé de l'intelligence nécessaire pour faire un nid doit donc en trouver
un tout fait, ou par les larves des scarabés, qui, ayant miné un tronc
d'arbre, lui facilitent les moyens de s'y établir, ou dans celui d'un autre
oiseau qui lui conviendra par sa forme. Cet autre oiseau qui aura fait
le nid dont se sera emparé le barbu fera un autre nid, car la nature
lui en a donné les moyens et le besoin : de même, n'ayant pas voulu