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DES J A C A M A R S . n9
coup-d oeil sur les premiers individus qui s'offrent à leur vue pour se
croire en état de donner un ouvrage sur l'histoire naturelle, et en droit
d'établir des principes qu'ils sont ensuite surpris que chacun n'adopte pas
aveuglément.
Le petit jacamar différé de celui proprement dit non seulement par sa
taille et le jaune de son bec, mais encore en ce que le dessus de sa tête est
d'un brun rouge cuivreux, et que ses pieds sont jaunes; que le haut de sa
gorge est d'un roux pâle, et le bas d'un blanc pur : de sorte que cet oiseau
semble tenir et du mâle et de la femelle de celui de ses congénères auquel
nous le comparons ici, en même temps qu'il tient aussi des jeunes de ces
derniers, en ce qu'il n'a pas, comme eux, de plastron doré sur la poitrine.
Aux différences près, que nous venons d'indiquer, les couleurs sont les
mêmes dans les deux especes , si ce n'est cependant encore que dans le
petit jacamar mâle le roux, qui regne chez lui depuis le blanc de la gorge
jusque sur les couvertures du dessous de la queue, a sur la poitrine une
riche teinte mordorée qui s eclaircit à mesure qu'il descend vers les parties
basses; tout le dessus de l'oiseau est d'un or verd-jaunâtre plus éclatant,
que tout le dessus de la queue, dont le revers est roussâtre ; les pennes
des ailes sont extérieurement d'un noir verdissant et roussâtre sur leurs
bords intérieurs, de manière qu'en dessous elles sont en grande partie de
cette dernière teinte ; la mandibule supérieure est d'un beau jaune citron
depuis sa base jusque vers la moitié de sa longueur, la pointe en est
noire; l'autre mandibule est toute entière jaune-citron ; les ongles sont
noirs. — La femelle du petit jacamar différé du mâle en ce qu'elle n'a pas
comme lui une teinte mordorée dans le roux du dessous du corps, ni de
blanc à la gorge. — O n reconnoît les jeunes individus de l'espece à leur
bec, plus court que celui des adultes; chez eux aussi les plumes dorées
du dessus du corps sont encore impreignées d'une forte teinte rousse qui
les rend moins brillantes.
En comparant avec attention le petit jacamar avec le jacamar proprement
dit, on remarquera facilement que chez le premier le bec paroît se
courber un peu plus que chez l'autre, et que les plumes de la queue y
sont moins étagées, tandis que les pennes alaires l'y sont au contraire
davantage.
L'espece du petit jacamar se trouve à Cayenne, à Surinam, et probablement
dans toute la Guyane : elle n'est cependant pas aussi commune,
à beaucoup près, dans nos collections d'Europe que les autres especes de
jacarnars des mêmes pays qu'elle.