LE TAMATIA BRUN.
(N° 45.)
LATHAM est le premier ornithologiste qui ait fait connoitre cet oiseau,
auquel il a donné, dans son General Synopsis, le nom anglais de TVhite
breasted barbet, barbu à poitrine blanche ou à plastron blanc, et que
Sonnini compte avec raison parmi les tamatiassous celui de Tamatia brun,
que nous lui conservons ici en attendant qu'on ait bien reconnu l'espèce
à laquelle il faudra le rapporter ; car, disons-le, six de ces lamatias bruns
que nous avons examinés avec soin , et les seuls que nous ayons vus, étaient
tous oiseaux couverts encore do leurs premieres plumes, c'est-à-dire jeunes
oiseaux. Celui qu'a décrit Latham, et que nous n'avons pas vu, ctoit présumablement
dans le même cas que ces six autres, puisque, d'après la
description qu'il en donne, il n'en différerait pas du tout. Ainsi il faut,
ou que nous 11e connoissions encore aucun tamatia brun dans son état
parfait, ou bien que ce que nous prenons pour des tamatias bruns ne
soit que des jeunes tamatias d'une des especes que nous avons décrites ;
ce dont je ne doute plus, étant sûr, comme je l'ai dit, que les individus
dont nous avons parlé plus haut n'étoient que des jeunes oiseaux ayant
encore leurs premieres plumes, et devant par conséquent plus ou moins
différer des individus adultes de leur espece. Latham soupeonnoit que cc
tamatia brun appartenoit à la Guyane : il est en effet de Cayenne, et se
trouve aussi à Surinam, d'où tous ceux de ces oiseaux que j'ai vus avoient
été envoyés, préparés, comme tous les oiseaux qui nous viennent de ces
pays. Comme je me doutois que ces tamatias bruns n'etoient que des jeunes
do l'espece du tamatia à gorge rousse, je les comparai avec tous leurs
congénaires : or tout ce que j'ai remarqué jusqu'ici. loin de détruire
ces premiers soupçons, n'a fait que les accroître. Un seul de ces oiseaux
que j'eusse vu entre le jeune âge et l'âge fait, c'est-à-dire portant une
partie des plumes de l'un et de l'autre de ces états, aurait confirmé ou
dissipé tous mes doutes ; mais je n'ai pas encore eu le bonheur de le
trouver. Je ne donne donc ici que des conjectures que le temps fortifiera
ou détruira. Je sais aussi qu'on peut m'objecter que le tamatia brun diffère
des autres tamatias que nous avons décrits par son bec moins fort,
plus effilé que le leur, et sur-tout par la mandibule supérieure, qui n'est
pas chez lui partagée en deux pointes ; mais ces différences n'ont rien de
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