noirs ombragent les narines : le bec, qui est très épais, arqué, et sans
échancrure, est d'un noir de corne, ainsi que les ongles ; les pieds sont
d'un faune sale, et le revers de la queue est d'un gris bleuâtre.
Brisson dit que la femelle de son barbu des Philippines, que je crois
bien être, ainsi que je l'ai dit, notre barbu à plastron rouge, différé du mâle
en ce qu'elle est moins forte que lui, qu'elle n'a de rouge ni sur le dessus
de la tète ni sur la poitrine, et que le jaune du devant du cou est plus
pâle chez elle. Comme je n'ai jamais vu d'invidu de l'espece qui ressemblât
à cette femelle suivant Brisson, je ne dirai rien de positif à cet égard;
seulement je serois porté à croire que l'individu femelle dont parle ce naturaliste
éloit plutôt un jeune oiseau que la femelle adulte de notre barbu;
car dans toutes les espcces de barbus tant de l'ancien que du nouveau continent
que j'ai vues, lorsque les mâles portent sur la tête une plaque rouge,
les femelles adultesy en portent une aussi. Il est possible, au reste, qu'il y
ait exception dans l'espece dont il s'agit ici comme dans beaucoup d'autres
peut-être que nous ne connoissons pas encore ; car la nature est loin
d'avoir suivi dans ses productions une marche tellement uniforme qu'elle
ne s'ccarle jamais des règles qu'il nous plait d'établir.
Les individus de l'espece du barbu à plastron rouge que Brisson avoit
vus dans le cabinet de Réaumur avoient été apportés des Philippines
par M. Poivre : trois autres, que j'ai vus en Hollande dans les collections
de MM. Holtuysen et Boërs, provenoient de Java ; et un quatrième, que
j'ai vu cbez M. Anbry, â Paris, venoit de Malié. Oïl voyoit autrefois aussi
un très bel individu de la même espece dans notre muséum de Paris.
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