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 (N°  5o.)  
 LATIIAM est le  premier naturaliste qui  ait parlé  de ce jacamar,  qu'il  regarde  
 comme  une  variété  du précédent:  ce  sur quoi je me  garderai  de  prononcer  
 d'une  manière  positive ;  car ces  deux  oiseaux  me  semblent  différer assez  
 l'un  de l'autre  pour  former  deux especes  distinctes.  En  effet,  en  comparant  
 avec  la  plus  grande  attention  le jacamar à  queue  rousse,  non  avec  
 un  seul,  mais  avec  cent  individus  de  divers âges  et  de  divers  sexes  de  
 l'espece  du  Jacamar  proprement  dit, j'ai  remarqué  que  le  premier  avoit  
 le  bec  plus  effilé que  ceux-ci ; que  cette  même  partie  rebroussoit  un  peu  
 chez  lui  vers  la  pointe, et  qu'enfin  les  deux  pennes  de sa  queue se  trouvant  
 plus  longues  d'un  demi-pouce  que  celles  qui les  suivent  immédiatement  
 , il  avoit  cette autre partie non seulement  plus longue,  mais plus  régulièrement  
 élagée et  plus pointue que  le jacamar  de  l'article précédent : ce  
 qui  rapprocherait  certainement  plus  le jacamar à  queue  rousse  de  celui  
 à  longue  queue  de  notre  n°  5 a ,  que  de  l'espece  du jacamar  proprement  
 dit.  Mais si des  caractères  nous  passons  aux  couleurs  du jacamar à  queue  
 rousse,  nous  voyons  qu'à  l'exception  du  roux  uniforme  de  toutes  les  
 pennes  de  la  queue,  non  compris  celles  du  milieu  qui  sont  d'un  verdjaune  
 doré,  tout  le  reste  du  plumage  de  cet  oiseau,  quoiqu'ayant  beaucoup  
 de  rapport  avec  celui  du jacamar  proprement  dit,  en  différé  cependant  
 à  quelques  égards, les  plumes  de  la  gorge  et  du  dessous  du  corps  
 ctant  chez  lui  d'un  roux  foible,  jaunâtre,  et  celles  du dessus  de  l'oiseau  
 d'un  or  verd  éteint  et  imprégné  d'une  teinte  fauve,  au  lieu  d'y  être,  
 comme  chez  ce  dernier,  d'un  riche  verd-doré. Or, si  toutes ces différences  
 que  nous  venons  d'établir,  et qu'on  appréciera  mieux  encore  en  comparant  
 les figures  exactes  que  nous  publions  des  deux  oiseaux , ne  suffisent  
 pas  pour  en  former  deux  especes,  elles  sont  telles  du  moins  qu'elles  doivent  
 nous  faire suspendre  tout jugement jusqu'à  ce que  nous  ayons  acquis  
 de  nouvelles  lumieres  par des  observations  faites  dans  le  pays  qu'ils  habitent. 
   Faisons  observer  en  attendant  qu'il est  bien  d'autres  oiseaux  qui  se  
 ressemblent  bien  plus  que  ceux  dont  il est  ici  question,  et  que les  naturalistes  
 n'ont pas  pour  cela  balancé à  séparer  comme especes.  Pour  ne  
 donner  qu'un  exemple  entre  cent  que  nous  pourrions  apporter  en  preuve  
 de  ceci,  soient  les  trois especes de  nos bécassines  européennes,  la  becas- 
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