HISTOIRE NATURELLE DES BARBUS. 129
L E B A R B U À F R O N T D OR.
( N° 55. )
CE barbu est sans doute une espece très voisine de celle que nous avons
nommée barbu à gorge bleue, puisqu'il en a tous les caractères primordiaux,
notamment la forme du bec et les couleurs en grande partie ; mais
je ne pense pas qu'on doive pour cela regarder ces deux oiseaux comme
11e formant qu'une seule et même espece; car, supposé même que le jaune
d'or qui embrasse le front de celui de cet article eût été rouge dans son
origine , et que c'eût été par dégradation que le rouge fût devenu jaune,
comme nous avons vu que cela étoit arrivé dans un vieux barbu à gorge
noire dont nous avons donné l'histoire, il est certain que le barbu à front
d'or ayant aussi de chaque côté de la mandibule inférieure au-dessous
des yeux une balafre jaune d'or, ce jaune n'a jamais pu être rouge, puisque
le barbu à gorge bleue n'ayant pas de rouge sur ces mêmes parties de sa
mandibule inférieure, un individu varié de son espece n'a pu prendre là
de jaune provenant d'un rouge dégradé : d'ailleurs le jaune du front du
barbu à front d'or n'occupe pas précisément la même partie que le rouge
du dessus de la tête du barbu à gorge bleue : il est enfin constant que la
dégradation des plumes rouges d'un oiseau ne donne jamais un beau
jaune d'or, mais bien un jaune pâle ou feuille morte.
Le barbu à front d'or a le dessus de la tête ainsi que le derriere du cou
d'un verd olivacé teinté de brun, et les plumes de ces parties portent toutes
chez lui un trait blanchâtre dans leur milieu. La région des yeux et la
gorge sont d'un bleu-de-ciel pâle; le manteau, le dos, les ailes et leurs
couvertures, le croupion, les couvertures supérieures, et le dessus de la
queue légèrement étagée, sont d'un verd clair: sur les grandes couvertures
des ailes percent cependant quelques teintes bleuâtres. Les grandes
pennes alaires sont d'un noir-brun intérieurement, et d'un verd pâle blanchissant
dans leurs parties extérieures. Les couvertures du dessous des
ailes sont jaunâtres, et les côtés du cou, la poitrine et les flancs, d'un verd
pâle, ainsi que le ventre et les couvertures du dessous de la queue. Les
plumes de ces parties, notamment celles de la poitrine,semblent blanchir
dans leur milieu, et se foncer plus en verd sur leurs bords; ce qui produit
une sorte de marqueterie assez agréable. Le revers de la queue est d'un