HISTOIRE NATURELLE
DES
LE TOCO MALE
( N ° 2.)
BUFFON, en parlant de cette espece, ne lui donne que neuf à dix pouces
de longueur totale, en y comprenant la tête et la queue : je pense que
c'est une faute d'impression, car la mesure de sept pouces et demi que
ce naturaliste donne au bec est exacte. Or, par ces dimensions, son toco
auroit eu le bec presque aussi grand que le corps, depuis le front jusqu'au
bout de la queue; ce qui n'est pas même supposable, quoique cet oiseau
ait un bec démesurément grand et gros. Les plus petits tocos que j'aie
mesurés avoient seize à dix-sept pouces de longueur, et leur bec six : les
plus grands en ont dix-neuf à vingt, et le bec proportionné à leur taille.
Ces oiseaux, comme on le voit, sont fort inégaux en grandeur ; cela
provient sans doute, d'abord de l'âge, puis du plus ou moins d'abondance
de nourriture qu'ils trouvent dans les pays qu'ils habitent, et
ensuite du sexe; car, dans toutes les especes, le mâle est plus grand
que la femelle. Au reste l'individu que je publie ici, et qui fait partie
de mon cabinet, a vingt-sept pouces de longueur , mesuré de la pointe
du bec à l'extrémité de la queue dont la dimension seule est de six
pouces, et celle du bec de sept et demi, prise en ligne droite de l'angle
de la bouche au bout de la mandibule supérieure, qui est tranchante sur
son arête, et ronde sur les côtés : la hauteur du bec est, à sa base, de
deux pouces neuf lignes; sa largeur au même endroit est de vingt lignes;
et au bout les deux mandibules ont ensemble dix-huit lignes de hauteur.
Les ailes ployées ont neuf pouces et demi de longueur, et s'avancent un
peu au-delà de la naissance de la queue, qui est large, forte, et dont