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 ( N °  1 4 .)  
 COMME  chez  tous  les  toucans,  la  femelle  est  ici  plus  petite  que  le  mâle :  
 mais  il  faut observer  que,  comme  il y a beaucoup  de  variations  dans  la  taille  
 des  différents  individus  de  l'espece  de  l'aracari  koulik (  ce  qui  provient,  je  
 l'ai  déjà  dit  bien  des  fois,  d'une  nourriture  plus  ou  moins  abondante),  il  
 seroit  très  possible  de  réunir  telle  femelle  qui  fût plus  grande  que  tel  mâle:  
 il  suffiroil pour  cela  de  prendre  celui-ci  parmi  ceux  qu'on  tue  dans  les  lieux  
 éloignés  de  toutes  plantations ,  et  la  femelle  parmi  celles  engendrées  et  
 vivant  proche  des  habitations ,  où  les oiseaux  sont  toujours  plus  forts.  Dans  
 notre  Europe  même,  où  il  est  bien  moins  de  terrains  incultes  que  dans  les  
 colonies,  et  où ,  s'il y  en  a,  les  oiseaux  peuvent  se  transporter  plus  promptement  
 dans  les  lieux  cultivés,  nous  voyons  que  les  perdrix  qui  habitent  les  
 montagnes  et  les  landes  sorti  beaucoup  plus  petites  que  celles  qui  vivent  
 dans  nos  terres  ensemencées.  El  les  moineaux  qui  habitent  nos  villes  et  nos  
 campagnes  fertiles ne  sont-ils  pas  toujours  plus  gros que ceux  qui  vivent  dans  
 les  bois?  Il  en  est  ainsi  de  tous  les  animaux  quelconques,  et même  de  toutes  
 les plantes  qui,  dans  un  terrain  gras  et  fertile,  acquièrent  une  consistance  et  
 une  vigueur  qu'elles  n'ont jamais  sur  une  terre  aride  et  seche.  Nous  disons  
 donc  qu'eu  égard à  ces  variations  de  taille,  la  femelle  de  l'aracari  koulik  est  
 plus  petite  que  son  mâle ; mais  elle  s'en  distingue encore  assez par  la  couleur  
 de  quelques  parties  de  son  plumage,  pour  qu'on  puisse  la  reconnoîlre  au  
 premier  coup-d'oeil :  elle  n'a,  par  exemple,  que  le  dessus  de.la  tête  de  noir,  
 tout  le  derriere  du  cou  étant  d'un  beau  marron  glacé;  et  la  gorge,  le  devant  
 et  les  côtés  du  cou,  ainsi  que  la  poitrine,  d'un  joli  gris  cendré  nué  d'une  
 légere  teinte  verd-olive.  Le  ventre,  les  flancs,  et  toute  la  partie  abdominale,  
 sont  d'un jaune  nué  de  gris :  elle  porte  aussi  la  tache jaune  d'or  des  oreilles,  
 mais  n'en a  pas  le  collier.  Quant à  la couleur  des  ailes, à  celles  du  dos,  de  
 la  queue,  et  de  ses  couvertures  inférieures,  elles  sont  chez  elle  absolument  
 semblables à  celles  de  ces  mêmes  parties  dans  le  mâle.  
 Le  jeune  mâle  ressemble à  la  femelle  jusqu'à  sa  premiere  mue,  époque  
 où  le  collier jaune  de  la  nuque  commence à  paroîtrechez  lui.  C'est donc  un