L ' A R A C A R I R O U L I K FEMELLE.
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COMME chez tous les toucans, la femelle est ici plus petite que le mâle :
mais il faut observer que, comme il y a beaucoup de variations dans la taille
des différents individus de l'espece de l'aracari koulik ( ce qui provient, je
l'ai déjà dit bien des fois, d'une nourriture plus ou moins abondante), il
seroit très possible de réunir telle femelle qui fût plus grande que tel mâle:
il suffiroil pour cela de prendre celui-ci parmi ceux qu'on tue dans les lieux
éloignés de toutes plantations , et la femelle parmi celles engendrées et
vivant proche des habitations , où les oiseaux sont toujours plus forts. Dans
notre Europe même, où il est bien moins de terrains incultes que dans les
colonies, et où , s'il y en a, les oiseaux peuvent se transporter plus promptement
dans les lieux cultivés, nous voyons que les perdrix qui habitent les
montagnes et les landes sorti beaucoup plus petites que celles qui vivent
dans nos terres ensemencées. El les moineaux qui habitent nos villes et nos
campagnes fertiles ne sont-ils pas toujours plus gros que ceux qui vivent dans
les bois? Il en est ainsi de tous les animaux quelconques, et même de toutes
les plantes qui, dans un terrain gras et fertile, acquièrent une consistance et
une vigueur qu'elles n'ont jamais sur une terre aride et seche. Nous disons
donc qu'eu égard à ces variations de taille, la femelle de l'aracari koulik est
plus petite que son mâle ; mais elle s'en distingue encore assez par la couleur
de quelques parties de son plumage, pour qu'on puisse la reconnoîlre au
premier coup-d'oeil : elle n'a, par exemple, que le dessus de.la tête de noir,
tout le derriere du cou étant d'un beau marron glacé; et la gorge, le devant
et les côtés du cou, ainsi que la poitrine, d'un joli gris cendré nué d'une
légere teinte verd-olive. Le ventre, les flancs, et toute la partie abdominale,
sont d'un jaune nué de gris : elle porte aussi la tache jaune d'or des oreilles,
mais n'en a pas le collier. Quant à la couleur des ailes, à celles du dos, de
la queue, et de ses couvertures inférieures, elles sont chez elle absolument
semblables à celles de ces mêmes parties dans le mâle.
Le jeune mâle ressemble à la femelle jusqu'à sa premiere mue, époque
où le collier jaune de la nuque commence à paroîtrechez lui. C'est donc un