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 ( N°  16.)  
 VOICI  l'espece  que  Buffon a  confondue  avec  celle  de  notre  aracari à  ceinture  
 rouge,  qu'il  nomme grigri.  Outre  cependant  qu'elles  différent  absolument  
 l'une  de  l'autre  par  les  formes  et  la  longueur  de  leur  bec,  ainsi  que  par  
 la  ceinture  rouge  que  l'une  d'elles  n'a  pas,  on  remarquera  qu'elles  différent  
 encore  beaucoup  par  leur  taille.  Toutes  ces  différences  réunies  ont  paru à  
 Buffon  si légeres,  qu'il  ne  balance  pas à  faire  de  ces  deux  oiseaux  une  seule  
 et  même  espece:  nous  en  formons,  nous,  deux  et  très  distinctes,  ainsi  que  
 l'avoient  déjà  fait  au  reste  tous  les  naturalistes  avant  lui. II  sera  même  trop  
 facile  au  lecteur,  par  la  seule  comparaison  des  portraits  de  grandeur  naturelle  
 que  nous  donnons  des  deux  oiseaux,  de  juger  par  lui-même  de  la  méprise  
 de  Buffon, pour  que  nous  croyions  devoir  rien  ajouter à  ce  sujet.  
 Nous  avons  donné à  l'espece  de  cet  article  le  nom  d'aracari verd,  qui  ne  
 change  en  aucune  maniéré  la  dénomination  antérieure  de toucan verd de  
 Cayenne,  que  lui  avoient  donnée  ceux  qui  n'avoient  pas  cru  devoir  faire  
 deux  divisions  des  toucans  et  des  aracaris. Nous  observerons  cependant  que,  
 bien  loin  d'être  plus  verd  que  les  autres  aracaris,  celui  que  nous  désignons  
 ainsi  l'est  encore  moins ;  car  son  verd  est  si  foncé  qu'il  paroît  noirâtre  sous  
 certain  jour.  Brisson a  parfaitement  bien  décrit  les  couleurs  du  mâle  et  de  
 la  femelle  de  cette  espece  sous  le  nom  de toucan verd de Cayenne ;  mais  il  
 faut  que  l'individu  qu'il  en  avoit  vu  fût extraordinairement  petit  ou  rabougri  
 par  les  préparations,  puisqu'il  ne  le  dit  pas  plus  gros  qu'un  merle;  tandis  
 qu'à  en  juger  par  son  épaisseur,  je  suis  persuadé  qu'il  doit  en  avoir  à-peuprès  
 trois  fois  le  poids;  ce  qui  annonceroit  beaucoup  de  différence  dans  
 la  taille.  
 Cet  oiseau,  le  mâle  s'entend, a  la  tête  et  tout  le  cou  d'un  beau  noir ;  le  
 manteau  et  toutes  les  parties  visibles  des  ailes  ployées  sont  d'un  verd  sombre; 
   le  bout  et  les  barbes  extérieures  des  grandes  pennes  de  celles-ci  sont  
 brunâtres.  Tout  le dessus  et  les  grandes couvertures  supérieures  de  la  queue  
 sont  du  verd  du  manteau;  le  revers  en  est  d'un  verd  tendre  glacé  de  gris ;