cou d'un oiseau, s'il ne lui avoit vu qu'un collier étroit de cette couleur
au bas de la gorge seulement, tel que l'a le barbu que nous désignons
par ce collier : d'où je conclus que le barbu des Philippines de Brisson
n'est pas plus le barbu à gorge jaune des descriptions de Buffon qu'il
n'est le barbu des Philippines de ses planches. Je conclus cela avec
d'autant plus de raison qu'en effet nous connoissons un barbu qui, quoiqu'à
certains égards ressemble au barbu à collier rouge de cet article, porte sur
la poitrine cette large bande rouge que Brisson donne à son barbu des
Philippines, et qui le distingue de celui que Buffon a décrit et figuré. Ainsi
ce ne sera pas sans raison que nous rapporterons le barbu des Philippines
de Brisson au barbu de notre article suivant, que nous nommons barbu
à plastron rouge, à cause du large collier de cette couleur qu'il porte sur
la poitrine Au reste, que le barbu à gorge jaune de Buffon soit ou
ne soit pas de la même espece que le barbu des Philippines de Brisson,
et que même mon barbu à collier rouge n'appartienne ni à l'une ni à
l'autre espece, ce qu'il y a au moins de bien certain c'est que ce barbu à
collier rouge existe tel que nous l'avons figuré et décrit d'après plus de
trente individus de l'espece que nous avons vus, comparés entre eux et
bien examinés : or en comparant à ce barbu la figure que Buffon a donnée
de son barbu à collier jaune n° 531 de ses planches enluminées, on ne
peut s'empêcher de reconnoitre dans cette figure, toute détestable qu'elle
soit, notre barbu à collier rouge plutôt que tout autre barbu. Mais si,
d'un autre côté, on compare cette même figure de Buffon avec la description
que l'auteur donne de l'oiseau que cette figure est censée représenter,
on ne trouve plus aucun rapport entre l'objet figuré et l'objet
décrit; car sur cette figure l'oiseau n'a pas, comme le dit l'auteur, la
poitrine rouge , mais bien un collier étroit qui lui traverse le devant du
cou au bas de la gorge proprement dite ; ce qui n'est pas la poitrine.
Buffon dit encore que la tête de cet oiseau est rouge ; ce qui est encore
inexact, ce que la figure ne présente même pas, puisqu'il n'y a qu'une
partie du devant de la tête qui soit rouge. Si ensuite on consulte le portrait
que Sonnini a donné du barbu à gorge jaune de Buffon dans sa
nouvelle édition du Buffon, pl. 127, fig. 2, c'est tout autre chose encore;
car ici on nous fait un barbu qui a toute la tête rouge et un large plastron
de cette couleur sur la poitrine ! Si ce ne sont là que des inexactitudes,
elles sont au moins telles qu'elles ont toujours produit les erreurs
multipliées dont je me plains sans cesse, parcequ'elles font donner et
feront toujours donner un même oiseau trois ou quatre fois pour autant
d'especes différentes. Les ornithologistes qui ne connoissent pas par euxmêmes
les oiseaux dont ils veulent parler, ne font que comparer entre
elles les descriptions que les autres auteurs ont publiées de ces oiseaux ;
alors, pour peu qu'il y ait de différence dans ces descriptions (et il y
en a toujours lors même qu'elles seroient à peu près exactes), ils ne