La queue du tamatia à collier est étagée, et les ailes ployées ne setendent
chez lui que jusqu'à l'extrémité des grandes couvertures de celle-ci ; le
bec et les pieds sont conformés comme ceux des autres tamatias. Quant
aux couleurs, un collier noir ayant la forme d'un hausse-col, plus étroit
cependant dans son milieu que sur les côtés, ceint la poitrine, et semble
pendre du haut du dos , sur lequel il passe. L'espace compris entre ce
hausse-col et le bec, ou la gorge et le devant du cou, sont d'un blanc pur.
Le reste des plumes du dessous du corps, c'est-à-dire celles du bas de la
poitrine, celles des flancs, du ventre, et les couvertures du dessous de la
queue, sont d'un fauve léger qui s'éclaircit toujours davantage à mesure qu'il
remonte vers le collier noir, où ces plumes sont plus blanches que par-tout
ailleurs : celles de la tête, des joues et du haut du derriere du cou sont
d'un roux orangé, qui, se fonçant toujours un peu plus, se change sur le
manteau, les ailes et le dessus de la queue en un roux-brun rougeâtre ;
cependant toutes ces parties rousses sont de plus traversées par des lignes
noires très rapprochées les unes des autres sur la tête, toujours moins
ensuite à mesure quelles descendent vers la queue, où elles se trouvent
très espacées. Les grandes pennes alaires sont d'un brun noirâtre. Le bec,
ombragé de longs poils noirs et durs, est noir sur son arête, et rouge dans
ses autres parties. Les pieds sont d'un brun rouge.
L'espece du tamatia à collier se trouve à Cayenne ; le petit nombre d'individus
que nous en avons vus avoient du moins tous été envoyés de ce
pays, où il ne paroît cependant pas qu'elle soit fort abondante; car il est
peu de cabinets où on la possédé : je ne l'ai vue en Hollande que chez
M. Raye de Breucklerwaert ; à Paris que chez Mauduit, l'abbé Aubry,
d'Orcy, Lerault, et au Jardin des Plantes; un dernier enfin chez un de nos
marchands d'histoire naturelle, à qui un particulier en avoit confié la
préparation : ce dernier, le plus pur et le mieux conservé de tous, et
qu'on a eu la bonté de me prêter, est aussi celui dont nous avons préféré
de donner le portrait. Il ne m'a jamais été possible de m'en procurer un
pour mon cabinet.
C'est par erreur que Linné a donné cet oiseau pour un oiseau du Cap
de Bonne-Espérance ; outre que je ne l'y ai jamais vu , il est constant aujourd'hui
qu'il appartient à la Guyane; mais il est probable qu'il n'habite
que très avant dans l'intérieur des terres, et qu'il s'y tient dans des endroits
où l'on ne pénétré guere, puisqu'on l'envoie si rarement de Cayenne, d'où
sont venus les sept individus que j'ai eu occasion d'examiner, et entre
lesquels j'ai trouvé trop peu de différence pour en occuper le lecteur : j'ai
remarqué seulement que le rouge du bec de ceux de ces individus qui
avoient vieilli dans les cabinets s'effaçoit, devenoit jaune, et finissoit par
blanchir.
m.m
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