se transporter d'Amérique aux Indes, leur corps étant si lourd,
et leurs ailes si courtes. Mais il est bien d'autres oiseaux que
les barbus qu'on ne peut pas supposer avoir traversé les mers,
et que Buffon lui-même n'en regarde pas moins comme appartenants
à de mêmes genres , quoiqu'ils soient communs aux
deux hémispheres. Au reste nous verrons, ainsi que je lai
dit, qu'il se trouve en Amérique des barbus proprement dits,
tout comme il se trouve aux Indes des tamatias ; ce qui détruit
plus que ne le feroient tous les raisonnements l'opinion
de Buffon, qui ne voit des barbus qu'aux Indes, et des tamatias
qu'en Amérique, quoiqu'il ait lui-même décrit des barbus cl Amérique
et un tamatia de l'Inde, qu'il aurait reconnus pour
tels, je pense, s'il avoit voulu, comme moi, prendre la peine
de regarder, de comparer ensemble, d'étudier les oiseaux
avant de les décrire, et sur-tout d'en déterminer les genres.