plumage supérieur, qui comprend toutes les couvertures du dessus des
ailes, les ailes elles-mcmes, à l'exception du bout de leurs premières grandes
pennes qui est brun, le croupion, les couvertures du dessus , le dessus
même de la queue, est noir, mais d'un noir brunissant sous certains aspects.
La gorge, le devant du cou, la poitrine, les flancs et les couvertures du
dessous de la queue, sont d'un blanc sale, tandis que le milieu du sternum
et le bas-ventre sont d'un rouge terne rosacé, et les plumes des jambes
noires. Le bec est blaff'ard ; les ongles sont noirâtres, et les pieds brun
rougeàtre. Les couvertures du dessous des ailes et le rebord intérieur de
toutes leurs pennes sont d'un blanc sale ; ce qui donne cette couleur à
presque tout le revers de celles-ci. Nous ne saurions dire quelle est la couleur
des yeux, n'ayant vu que la dépouille parfaitement bien conservée de
cette intéressante espece, depuis peu apportée des côtes de l'Afrique méridionale
par un voyageur dont presque toute la collection d'oiseaux est
passée dans mon cabinet; collection où il se trouve plusieurs belles especes
nouvelles, que je m'empresserai d'autant plus de faire connoître aux naturalistes,
que je ne les avois trouvées dans aucune des parties que j'ai
parcourues de ce vaste pays.
Buffon a décrit un petit barbu qu'il a figuré n° 746, fig. 2. de ses planches
enluminées. Nous avons vu ce barbu dans le cabinet de Mauduit, et nous
l'avons parfaitement reconnu pour être un jeune de l'espece de notre plus
petit barbu, que nous avons nommé barbion. Ainsi c'est encore une prétendue
espece à rayer de la liste des oiseaux. Il est de plus évident que,
quoique la figure que Buffon a publiée de cet oiseau ne ressemble guere à
notre barbion, il est, dis-je, évident que la description qu'il en donne a été
faite sur cette mauvaise figure. On aura un jour la preuve de la vérité de ce
que j'avance ici sur ce petit barbu de Buffon, quatrième espece ; car je défie
qu'on le trouve jamais en nature tel qu'il a été figuré et décrit par cet
auteur. Il est bon d'observer encore à cette occasion qu'anciennement, du
temps de Mauduit, de l'abbé Aubry, etc. on ne connoissoit guere d'autre
maniéré de préserver les oiseaux des ravages du temps et des insectes que
de les faire passer à de fortes fumigations de soufre ; que par celte opération
on dénaturoit absolument toutes leurs couleurs; et que de là est née cette
quantité d'especes purement nominales que les auteurs modernes ne
craignent pas de nous donner pour des especes distinctes, lorsqu'ils ne
reconnoissent pas, à des descriptions faites par les anciens ornithologistes
d'après des sujets détériorés , les oiseaux plus frais et mieux préparés
qu'ils voient aujourd'hui dans nos collections. On peut, pour s'assurer de
ceci, voir, au cabinet d'histoire naturelle à Paris, les anciens oiseaux
soufrés, qu'on a rendus méconnoissables par cette opération malfaisante
et destructive.