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 LE  JACAMAR  MALE.  
 ( N°  47. )  
 L'ESPECE à  laquelle  nous  donnons  le  nom  pur  et  simple  de  jacamar  
 est  celle  que  les  naturalistes  ont  tous  décrite  sous  la  dénomination  de  
 jacamar à gorge blanche,  parcequ'ayant  fait  de  la  femelle,  qui a  la  gorge  
 rousse,  une  seconde  espece,  ils  ont  voulu  distinguer  par  la  couleur  de  la  
 gorge  ces  deux  prétendues  especes : mais  outre  qu'il  est  certain  que  leurs  
 jacamars à  gorge  blanche  et à  gorge  rousse  ne  sont  que  le  mâle  et  la  femelle  
 d'une  même  espece,  le  nom  de jacamar à  gorge  blanche  ne  sauroit  
 convenir à  l'oiseau  dont  il  est  ici  question,  puisque  les  autres  especes  de  
 jacamars  ont  aussi  la  gorge  blanche,  et  qu'on  ne  distingueroit  pas  plus  
 par  là  l'une  que  l'autre  du  reste  des  especes  du  genre.  
 Le jacamar  mâle a  la  gorge  d'un  blanc  pur;  toutes  les plumes  du  dessus  
 delà  tête,  celles  des joues,  des  côtés  et du  derriere  du  cou,  celles  du  manteau, 
   du  dos,  du  croupion ,  des  couvertures  du  dessus de  la  queue  et  des  
 ailes,les  dernieres  pennes  alaires,  le  dessus  de  la queue,  tout  le  dessus  de  
 l'oiseau  enfin  est  d'un  riche  verd  doré  très  brillant,  et  prenant  différents  
 tons jaune  ou  rougeâtre,  suivant  les  incidences  de  la  lumiere.  La  poitrine  
 est  traversée  par  une  large  bande  de  la  même  couleur  et  du  même  éclat  
 que  le  dessus  du  corps.  Le  dessous  de  celui-ci,  depuis  le  bas  de  la  bande  
 dorée  de  la  poitrine  jusques  et y  compris  les  couvertures  du  dessous  de  
 la  queue  et  celles  du  revers  des  ailes  sont  d'un  roux  couleur  de  rouille.  
 Les  grandes  pennes  alaires  et  le  revers  de  la  queue  sont  d'un  noir  brun  
 verdissant  sous  certain  jour;  et à  quelques  aspects  toutes  les  pennes  de  
 la  queue  paroissent  en-dessus  barrées  par  des  lignes  transversales.  L'élagement  
 de  cette  derniere  est  ainsi  conçu ;  la  penne  la  plus  latérale  si  
 courte  qu'elle  n'aboutit  pas  même  aussi  loin  que  ses  couvertures,  la  suivante  
 dépassant  celle-ci  de  quinze à seize  lignes,  et  la troisième  seulement  
 quatre  lignes  plus  longue  que  la  seconde;  les  quatrième,  cinquième,  et  
 sixième, si  peu  différentes entre  elles, que  le milieu  de la queue  s'arrondit.  
 Le  bec,  les  ongles  et  les  barbes  sont  noirs,  les  pieds jaunâtres,  et  les  yeux  
 d'un  brun  noirâtre : Buffon  les  dit  d'un  bleu  foncé.