
 
        
         
		LE  GRAND  BARBU- 
 (N°  20.)  
 COMME  ce  barba se  trouve  être  l'espece la  plus  grande  que  nous  connoissions  
 de sa  tribu,  Buffon l'a  nomme grand barbu,  nom  que  nous  lui  
 conservons aussi,  quoique à regret  cependant,  parceque s'il nous  parvenoit  
 (ce  qui  est  très possible)  une  autre  espece  de  barbu  qui  fût plus  forte  encore  
 que  celle-ci  cette  dénomination  ne  lui  conviendroit  plus.  Dans  ce  
 cas je  proposerais  aux  naturalistes  le  nom  de  barbacaric  au  lieu  de  celui  
 de grand  barbu,  et  cela  par  la  raison  que  l'oiseau  semble  participer  autant  
 des  toucans  aracaris  que  le  barbican  des  toucans  proprement  dits.  En  
 effet  le  grand  barbu  est  plus  svelte  que le  barbican ; sa  queue  est  aussi  
 plus  étagée  que  celle  de  ce  dernier : or  c'est  aussi à ces  différences  qu'on  
 distingue  les  aracaris  des  toucans.  On  trouve  de  plus  entre  l'espece  de  
 cet  article  et  les  aracaris  autant  de  ressemblance  dans  les  couleurs  que  
 nous  en  avons  trouvée  entre  le  barbican  et  les  vrais  toucans;  de  sorte  que  
 si  le  barbican  remplit  l'intervalle  qui  sépare  les  barbus  des  toucans,  l'espece  
 du  grand  barbu  ne semble  pas  moins  avoir  été  destinée par la  nature  
 à  former  la  nuance  entre  les  barbus  et  les  aracaris.  
 Le  grand  barbu  ou le barbacaric,  comme  on le  voudra,  est  de  la  taille  
 à-peu-près  de  l'espece  de  l'aracari  verd, à  laquelle  il  ressemble  aussi le  
 plus  sous  d'autres  rapports :  toutes  ses  dimensions  se  trouvent  dans  la  
 figure  exacte  que  nous  en  donnons  d'après  un  très  bel  individu  que  l'on  
 voit  au  Muséum  d'histoire  naturelle  de  Paris.  Cet  oiseau a  la  tête  et  le  
 haut  du  cou  d'un  verd  sombre  relevé  par  une  nuance  bleuâtre  qui  fait  
 paroitre  ces  parties  plus  ou  moins  d'un  verd  noir  ou  d'un  verd  bleu,  suivant  
 les  différents  aspects.  Le  bas  du  cou  et  la  poitrine  sont  d'un  brun  
 relevé  de  verd,  et  qui  se  trouve  comme  fondu  dans  le verd  du  manteau  et  
 des  couvertures  grandes  et  petites  des  ailes;  lequel  verd  domine  sur  le  
 reste  du  plumage  du  dessus  du  corps, y  compris  les  ailes  et  la  queue,  
 à  l'exception  des  grandes  pennes  alaires  qui  sont  d'un  noir  brun.  Les  
 couvertures  du  dessous  de  la  queue  sont  rouges.  Les  plumes  du  dessous  
 du  corps,  c'est-à-dire  depuis  la  poitrine  jusqu'au  bas-ventre,  sont  d'un  
 verd  clair  glacé  de bleuâtre.  Le  bec,  fort  et arqué,  est jaunâtre, à sa  pointe  
 près  qui  est  noire.  Les  pieds  sont  jaunes,  et les  barbes  de  la base  du  bec  
 noires.  
 i5