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Plantes, où la végétation eft fi peu fenfible, quelles
ont divers caraétéres communs avec les productions
minérales. C’eft cette gradation qu il
coûte à découvrir, mais qui, une fois découverte,
ouvré m) vafte champ a nos réflexions , Sc nous
conduit, comme par la main, des créatures les plus
chétives aux plus excellentes.
On a l’obligation du commencement de cette
échelle qui regarde les minéraux à deux Sçavans,
qui y travaillèrent en même tems à l’infçu l’un de
l’autre : M. Bourguet communiqua en .l713.la'
fienne écrite en Latin a Mi. J. J. Scheuchzcr 5 qui
lui envoya une copie de celle quavoit dreffé M.
Wodward : M. Wallifnieri a depuis pouffé cette
échellejufqua l’homme. ; ■ ■
On a vû par les pièces précédentes , que dans
le régné minéral il y aune infinité de corps qui
appartiennent aux deux autres, Sc il eft certaine-
ment bien remarquable que des dépouillés de
plantes, de zoopnytes d animaux enfevelies 8c
confondues dans une même couche de rocher ,
ayent confervé des marques fi manifeftes de leur
origine. C’eft pour mettre les Curieux en état de
difcerner fûrement les foffiies qui font proprement
S t originairement du régné minerai, d avec ceux
qui viennent d’ailleurs, qu’on en donne ici une
diftribution méthodique. _ , r r
On trouvera d’abord celle qui regarde les fol-
files proprement dits. Elle eft prife des deux méthodes
dons on a parlé ci deffius, qui dansle fonds
d e s FOSS I L ES . 7
reviennent au même. On a cru devoir placer ici
quelques obfervations préliminaires, qui ont paru,
dans la Bibliothèque Italique, Tome IL en 1718.
avec les deux méthodes qu’on pourra y voir fépa-
rément.
I. On obferve d’abord que généralement tous
les corps du régné minéral n’ont point d’organes ,
Sc que leur origine vient des fimples loix générales
ae la communication des mouvemens, m Q u’il eft arrivé un changement extraordinaire
dans le régné minéral, de forte que ce changement
a été la vraie caufe de l’origine d’une variété
fiirprenante de •'foffiies.
III. Lesconcrétions des pierres 8c des métaux
portent des marques évidentes dé ce changement.
Car on trouve lés métaux avec des figures angulaires
, ou diverfement canelés Sc mêlés avec d’autres
corps dans.les differentes couches delà terre.
> IV. Les cryftalhfatzons des pierres Sc des métaux,
formées par le moyen des fels Sc des cryf-
taux qui y font mêlés, lefquelles approchent de la
figure des coraux Sc des coralloïdes, ont de tout
tems donné lieu aux perfonnes peu inftruites de
croire que les productions minérales végètent : Sc
M. de Tournefort » expliqué ce paradoxe par une
erreur pire que celle de ceux qui l’ont précédé >
car il prétend que les pierres 8c les métaux ont leur
Jemence Sc qu’ils croifîènt comme les plantes &
les animaux.
V. Laçoujjiére.ne diffère de la terre que par là