
48 DI SCOURS SUR L’ORIGINE
qui auront plus ou moins de difpofition à être fùjets
à la Pierre.
Les animaux y font en général moins fujets que
les hommes j parce que leurboilfon eft toûjours la
même , 8c parce que leurs alitnens font moins variés;
outre qu’ils ne font pas ordinairement des excès
en mangeant trop. Si l ’on trouve donc quelquefois
des tufs ou d’autres Pierres dans le corps
des animaux, cela ne peut venir que de quelque
matière .hétérogène, qui Le ; fera arrêtée quelque
part dans quelqu’un de leurs organes. Là ces matières
auront arrêté quelque portion des lues ordinairement
vifqueux ; ce qui auraformé des tufs ou
des befourds, qui font des boucles compofées de
brins d’herbe ou de poils .que'les animaux avalent
fouvent en fe léchant, 8c de matière limongufe,
laquelle forme les couches du béfoard : ce font ces
'Pierres qui fe forment dans le ventricule de divers
animaux. Aulfi font-elles rondes , ou à peu près ;
ce qui vient du mouvement qui fe fait dans ce vif-
çére. . |
Les autres Pierres que l’cn trouve quelquefois-
dans le foie, dans les reins, & dans quelques autres
parties.des animaux, font plus femblables au tuf
qu’aux Pierres, 8c font différemment figurées, fui-
-vant l’endroit où elles ont été formées. En général
l’on trouve bien plus rarement dans le corps des
animaux des Pierres auffi dures que celles que i on
découvre dans les hommes.
Cette différence ne peut être attribuée qu’à la
différente
différente façonde fe nourrir des uns 8c des autres.
’Mais que la différence vienne dés liqueurs fortes
8c du vin que les hommes boivent, ou des alimens
falés 8c épicés qu’ils mangent ; l ’origine delà Pierr
e eft toûjours la même dans les uns & dans les autres.
C’eft-à-dire, l’arrêt & le féjour de quelque
portion d’une matière hétérogène dans quelque
organe que ce foit. Tous les abcès où 11 fe forme
des concrétions ; toutes les extravafions des lues,
qui fe coagulent en tout ou en partie ; l ’épaiffifîè-
ment de tous les excrémens du corps humain font
voir évidemment d’où viennent les Pierres dans
le corps de l ’homme.
Des particules terreftres, làlines, fulphureufes,
criftalines, pierreufes, lefquelles font introduites
■ dans 1 homme par différons alimens 8c par divers
breuvages , s’uniffent 8c fe coagulent pour peu de
féjour quelles faflentdans des lieux où ^ elles ne
dévoient que couler. Car celles d’entr’elles qui
doivent fervir à renouveller les chairs, les membranes
, les nerfs, les os | ou à les maintenir lorf-
qu’ils ont atteint tout l’àccroiffement qui leur con-
Venoit, deviennent inutiles 8c même préjudiciables
dès qu’elles perdent l’atténuation qui leur eft
abfolument néceffaire, pour l’effet à quoi elles font
deftinées. Effet qu’une trop grande abondance de
particules terreftres, pierreufes 8c criftalines peut
caufer infailliblement ; à moins que les organes
n’aient affez de reffort pour les chaffer avecl.es excrémens
liquides ou moitié folides.
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