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compreffion de la matière même de la couche,
qui retarda le cours d e l humeur criftaiine, Sc la
contraignit d’y former des veines. D’autres fiiivi-
rent l’eau, laquelle cherchant à s’échaper, preftee
par la condenfation des bancs , s’écoula dans des
vuides que la. variété des efforts environnans prodJ
ui• ƒi*o i-t, . £
La ces corpufcules de criftal infiniment petits,
tous de figure triangulaire , telle que je la découvris
autrefois , formèrent d’abord, fur toute la fur-
face concave de la grotte , des couches que les
Æinéralogues appellent mere de enflai, ou matrice
cri f l aime, laquelle adhère au roc, comme la Pierre
à vin adhère au tonneau. Ces corpufcules triangulaires
s’étant joints auffi régulièrement qu’il fut
poffible, produifirent fur la fûrface de la couche
criftaiine de petites piramides àfix faces, rarement
à cinq, Sc encore plus rarement à-trois. Il fe forma
enfuite, par l’addition d’autres triangles, des
quilles ou des prifmes hexagones d’une plus grande
ou d’une moindre longueur. Ce qui eft proprement
la Pierre que l ’on appelle criflal, par excellence.
La formation de cette Pierre a été accompagnée
de quelques circonftances remarquables, qui lui
font particulières, Sc qui méritent d’être expliquées.
Lapremiereeft, quelagroflèur de chacune
de lès quilles eft ordinairement auffi égale qu’il fe
puiflè dans, toute fà longueur, depuis fa bafè juf-
qu’à l’endroit ou les faces triangulaires eommen.-
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cent. La fécondé particularité eft,, que les prifmes
du criftal font fouvent inférés, & quelquefois entrelacés
les uns dans les autres. La troifiéme cir-
conftance du criftal eft, que les tables ou les faces
triangulaires, qui forment la piramide, changent
fi fort leurs côtés,qu’il eft rare d’en trouver dont
les grands triangles aient les mêmes dimenfions.
Il fera facile d’expliquer ces phénomènes de la
formation du criftal, fi l’on obferve que les molécules
triangulaires de cette Pierre, auffi-bien que
toutes les particules des autres corps criftalifés ,
peuvent s’unir par leurs bafes, par leurs côtés Sc
par leurs plans ; fans quoi elles ne formeroient jamais
d'e s• Vm _ affès ré-gOulières. Mais le lieu où fe lait
la criftalifation, le mouvement trop grand du Hui ■
d e , Sc la jonction de matière hétérogène empêche
ordinairement cette régularité.
La grofièur donc des quilles du criftal attaché
auroc dépend du diamètre des petites piramides
qui fè trouvèrent d’abord féparées en pointe de
diamant hors du rocher, ou hors de la matrice crif-
taline adhérante au roc même.. Les autres molécules,
qui nageoient dans la caverne, s’uniflànt en
divers triangles, & rencontrant les faces des pira-
. mides s’y attachèrent, parce que l’eau, l’air, Sc
une matière encore plus fùbtile , paftànt rapidement
entre les plans. de= ces triangles , produifit à.
leur égard le même effet que le, frottement fur la
fùperficie polie des corps éleflriques : ainfi ces petits
triangles formèrent peu à peu des quilles de grof