
$4 LETTRE SUR L’ORIGINE
pas grand nombre , Sc qu’on n y en rencontrera fièrement
qu’à une profondeur peu conlîdérable.
Je pourrais fortifier le fentiment que je viens,
d’étabiirpar l’examen-des cavités qui fe trouvent,
dans fa terre, Sc dont le- plus grand nombre, ou ,
au moins, les plus confidérables parodient affèz
manifeftement avoir été formées par la rupture des
couches folides d^l’affaiflèment des molles, par la
confidération de la hauteur des montagnes,, des
angles quelles décrivent, Sc des vallées qu’elles
forment par leur direction, par celle des rochers
Sc des précipices, dtc. mais cela me conduirait
trop loin , Sc il luffira que je renvoie le Lecteur à
ce que M. Bourguet a indiqué fur ce riche fujet „
dans Ion Mémoire fur la théorie de la Terre, fous le-
nom de Phénomènes concernons laJurface du Globe.'
Si l’on me demande maintenant de quelle ma—
niére le Déluge aura produit tous ces effets qu on y
rapporte, je répondrai qu’il n’eft pas fort difficile
de comprendre que les diverfes matières qui corn-
pofêntles.couchesde la terre ont pû être arrangées
Sc dilpofées comme elles fè trouvent aujourd’hui,
aux petits changemens près arrivés depuis, par le
feul mouvement du Globe autour de fon axe ,,
qu’un fimple aéfe de la volonté de Dieu', aura accéléré,
luipcndu, ou ralenti ^modifié, s’il a été;
néceflàire ; il fuifit, pour cela, que la matière dont-
la première Terre étoit compoféè, ou qui incruf-
toit le Globe jufqu’à une certaine profondeur, aie;
été- diffoute ; ce qui ne doit pourtant pas - être.
D E S P E T R I F I C A T I O N S : 8y
entendu-comme fi aucun morceau de l’ancienne
croûte n’avoit pu réfifter à l’aélion de l’eau ou du
diffblvant.C’eftainfi que je conçois que des débris
de la couche fùpérieure liés Sc entrelafles par les
racines des arbres & dés plantes ont pu flotter fur
l ’eau , Sc demeurer en quelques endroits fur le fé-
diment fupérieur après la retraite des. eaux, dont
une partie fe précipita dans les abîmes, ou dans les
vuides & les cavités inférieures queTaffàiflèment
des couches molles Sc la rupture dés couches formèrent
en divers endroits ; une autre partie ayant
été retenuë fur la fuperficie de la terre par des en-
foneemens qui ne communiquoient point avec ces
cavités fouterraines, Sc ayant formé des lacs ouïes
mers.particulières ; &les autres eaux s.’étant jointes
à celles qui étoient retenues dans l’ancien lit de la
mer, ou s’étant élevées dans l’athmofphére par la
chaleur du Soleil, Sc par les autres caufes qui ont
agi dès-lors fur les-, fluides,.
Je reviens a la diflolution delà matière qui corn-
pofoit la première Terre, Sc fans laquelle il eftim-
poffible de concevoir Sc d’expliquer les phénomènes
dont il s’agit. Non-feulement elle a été pof-
fib le , Sc on conçoit aifément que la même Puifi-
fànce qui a arrangé la matière après l ’avoir créé,
pour en compofer les divers corps qui formèrent
un tout très-beau Sc parfait,a pu, enmille manières
différentes, détruire cet arrangement , féparer
les parties de la matière laplus compaéle & la plus
fblide ;.nous eonnoiflons des menftrues qui difloL—
vent. les. métaux.