ia 8 LETTRE SUR LES POISSONS, &c.
plantes , des infèéîes, des coquillages, des vers , des
écrevijfes, des étoiles. La feconde confidération ,
c’eft que tous les lieux dont il s’agit, font tellement
liés avec la chaîne des principales montagnes, que
Ton ne peut établir l’origine des uns, fans y comprendre
celle des autres : de forte qu’il faut néceft
fairement avoir recours à une caufe générale , Sc
non à une caufo particuliereL‘ que l’imagination
pourrait foggérer, faute de faire attention à. toutes
les circonftances & à l état des chofes , non
plus qu’aux régies générales de la Méchanique,
que la Sageffe luprême a établies dès le'commen-
cement du Monde.
Je vous prie, MONSIEUR, & tous les
Philofophes entre les mains de qui cette Lettre
pourra tomber -, de fo donner la peine de joindre
ce que je viens de dire, des Poiflbns , à ce que j’ai
dit ci-deflus des crabes, Sc de voir fans prévention,
.fi j’ai bien rapporté les Phénomènes, Sc fi j’ai rai-
fonné conféquemment, quoiqu’auffi fiiccintement
que je l’ai pu.
J’ai l’honneur d'être avec beaucoup d’eftime,’
de confidération Sc de reconnoiflance,
M O N S I E U R ,
Votre très-humble Sc très-ob4éiflânt
Serviteur B** * .
N eu fch â te l en S u iffe , ce 2 o. A o û t 1741.
LETTRE
l e t t r e
D e A L C***. à M . B * * * .
^ / J o N S I E U R ,
QUe l fera le fuccès du fécond Ouvrage fur
lesfojjiles ou les corps marins qui f e trouvent dans
la Terre, que M. B * * *. fe propofe de mettre fous
prelfe l On peut croire, ce me femble, que tous
ceux qui liront ce Traité avec attention, feront an
moins convaincus de cette premier« vérité, élue
les eaux de la mer, ou des eaux qui Je font mêlées a vec
celle s-la , ont couvert tout notre Globe. C eft ace fendaient
que' fe font déjà rangés plufieurs grands
Phyficiens de votre çonnoiflance, Sc on peut préfumer
que tous les Sçavans qui raifonnent s’accorderont
bien-tôt lur ce point. La feconde vérité,
qui attribue au Déluge univerfel ce tranfport des
corps marins, rencontre beaucoup plus d’oppofi-
tions ; cependant on peut efpérer que dans peu
elle fera aufîi reçue : ce qui m’en perfiiadé, c’eft
que le fentiment qu’on oppofe à celui-là eft tout à
la fois contraire à ce que la furface de la Terre,la
düpofition & l’arrangement de fes couches offre à