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a poutTé plus avant les recherches, & découvert
tjc nouveaux moyens,pour les tendre; plus exactes
& plus parfaites, l'on s e lf apperçu , & l ’on
s’apperçoit tous les jours avec admiration, que les
productions de l'Auteur adorable de 1 Univers,
depuis les plus petites jufqaes aux plus grandes,
renferment des caractères ; fenli b les d une PuiC-
fance, d ’une Sageile, & dune Bonte infinie,
qui furpaffent toute l’intelligence humaine,.
Tous ces différens objets peuvent être envir
fagés de tant de côtés, qu'ils fourniffent dés fourbes
inépuifables à la contemplation des Philofo-
phes. On fait continuellement de nouvelles dér
couvertes dans toutes les parties de la Phyfique :
Et ce qu’il y a de plus fatisfaifant pour un vrai
Philofophe, pour un Philofophe Chrétien; ceft
que toutes les découvertes les plus fûres, les plus
avérées, contribuent admirablement bien à confirmer
les vérités-de -fait fur lefquelles la Religion
révélée eft fondée, & prouvent la création, la
Providence, le déluge , Sç l’embuuemcnt à venir
de la Terre.' ,
Vous êtes, M O N S I E U R , un des Phi-
lofophes de nos jours, à qui la Nature paroitetre
fe mieux dévoilée.. Non-feulement la République
des Lettres, mais le Public en général , vous
font redevables d’un grand nombre d utiles &
excellentes découvertes dans toutes les parties
les plus intéreflantes de la Phyfique. Ces confi-
A M. D E R E A U M U R . xv
dèrations, jointes à la bienveillance dont vous
m’honorez, m’ont engagé à vous adrefîer un Di£-
cours que j’ai fait fur l’origine' des Pierres. C’ëft
une matière qui n’a pas encore été approfondie
par les Philofophes modernes, autant qu’elle le
mérite.*
L ’origine des Pierres paroît d’abord un fujet,.
en lui -même peu important ; mais il n’eftpasné-
eeffàire de dire à. un Philofophe tel que vous,
qu’il l ’eft infiniment, parce qu'il n’eft pas indifférent
pour le Genre humain quil y aitdes Pierres
, & que leur origine eft nécelfàirement liée.'
avec l’origine même de notre globe. Cette con-
noilfance nous mène d’ailleurs au déluge , à la
création , & à la fàgefle infinie de la Providence
de Dieu.
Pourrois-je, M O N S I E U R , offrir Sc fbu-
mettre à un Juge plus compétent, un Eflài tel,
que celui-ci ? Peut-être pourroit-il vous engager
à examiner plus en détail cette matière, Sc à donner
un fyftême-général plus paifait fur ce fùjet
après que vous aurez achévé vos Ouvrages incomparables
fur l ’Hiftoire des Infectes , Sc fur
celle des Arts , que le Public attend avec impatience.
Voilà bien des motifs qui m’ont déterminé
à vous adreffèr ce morceau-; mais il n’y. en'
q point de plus flateurpour moi , que celui de-
vous donner un témoignage public de marecon