
1 T 4 LETTRE SUR LES POISSONS
1 Europe. Mais quand il n’y auroit que l’exetppîer
de 1 A uguste R eine D oua i r i è r e de.
P russe, ( dont le mérite éminent 8c les qualités
Royales 1 élevent li fort au-delîtis de là naiÏÏance
& de Ion rang y qui pofîede un Récueil précieux
des curiofités de la Nature, 8c une Bibliothèque
de Livres choihs, il y en auroit allez pour animer
les Gens de Lettres, dont l’elprit eft tourné du
côté de la contemplation des merveilles de la
Création , a tacher d expliquer ce qui concerne
ces divers monumens delà Sagelfe de Dieu, 8c de
les faire connoître en détail autant qu’il lè peut.
C-eft , MONSIEUR, en confëquence du
goût exquis qui fait les grands Hommes en ce
genre, que vous avez déjà donné dans le s T r a n fa c tions
Philofophiques de la Société R o ya le de Londres ,
un Mémoire fur un Infeéle curieux,. 8c trois autres-
Mémoires fur des Plantes rares d e s In d e s , en particulier
du A îa n g o J la n , 8c c’eft ce qui a engagé M~
L in n e u s , Botaniûe célébré, de l’appeller de votre
nom Garcinia..
Vos découvertes dans la Météorologie vous font
auffi beaucoup d’honneur chez les Phyficiens du
premier ordre, 8c vous en feront encore d’avantage
quand vous aurez donné votre fiftême complet,
& que vous l’aurez mis au-delîùs des diffieul-
tés qui arrêtent encore ces Sçavans. Il feroit feulement
à fouhaiter, que quelque grand Prince daignât
contribuer, parla protection &par fabéné-
ticence,à la perfection de votre entreprife, qui
PE’T R I F Ï E ’ S. x r f
aboutit naturellement à éviter une infinité de naufrages,
8c à procurer quantité d’autres utilités pour
le genre humain, en mettant les hommes à portée
de connoître plus fûrement en tout tems, l’état de
notre athmofphére.
Vous Içâvez , outre cela, MONSIEUR ,
que vos Amis, 8c moi en particulier, fouhaitons
depuis longtems que vous donniez au Public les
Obf'er'vations de Phyfeque & de Botanique, que vous
avez faites pendant votre long féjour aux Indes,
dans les divers endroits de ce Pays-là où vous avez
voyagé. Le beau Recueil de Plantes féches des I»-
des 8c du Cap de Bonne-Efpérance, que vous avez
apporté à votre retour en Europe, de la plus grande
partie duquel vous avez généreufement fait
préfent au célébré M. Burmannus, Doéteur en Médecine
à Amfterdam, outre ce que vous avez donné
à d’autres ; ce Recueil, dis-je, dont vous avez fait
un fi excellent ulàge, en le conlàcrant à des Amis,
montre mieux que je ne puis le dire, à combien
de richelfes la République des Lettres auroit pu s’attendre
de votre part, fi vous aviez été loutenu par
Un puilîânt Mecene. En vous rendant juftice
lùr vos travaux pour les progrès des Sciences, que
je délire que vous puilfiez continuer encore longtems
, 8c en manifeftant ce que vous avez fait pour
favorilèr d’autres Perfonnes qui ont le même goût,
feuffrez que je vous témoigne publiquement ma
vive reconnoillànce pour le beau préfent des belles
curiofités de terre 8c de mer, dont vous avez
Pij