
‘Nowvel'les rai.
fous courre l’hî-
pothéfèqueion
rejette. ■
14 D I S C O U R S SUR L’O R I G I N E
peu à peu les rochers qui font tombés dans leur lit,'
réduifent en fable toutes les Pierres talqueufes,
compofées de paillettesluifantes, 8c que, lorfque
l ’abondance des eaux enfle les torrens, leur rapidité
fait choquer les pierres 8c les cailloux les uns
contre les autres. Je conviens de plus des répan-
duës produites par les débordemens des rivières,
& je ne dilpute point celles qui ont lieu dans la
mer , aux environs de l ’embouchure des fleuves
.M
ais que gagne-t-on par-là ? Rien à mon avis.
Effeélîvement, que la moitié de toutes les montagnes
foit amenée en bas par les divers moyens
indiqués, fuppofé que cela iè puiiïe ; 8c quelama-
tiére de ces montagnes vienne à remplirunelpace
proportionné dansle lit de la mer. Par-là le fom-
met des montagnes venant à manquer, les nuées
ne feront plus arrêtées aux environs des endroits
les plus élevés des Continens & des Ifles ; les vents
perdront une partie confidérable de leur force, 8c
leur variation ceiïèra ; l’eau des nuées fe répandra
par tout également ; elle formera des étangs 8c
des marais, de celle qui trouvera encore quelque
pente, depuis les plaines qui auront luccédé à la
hauteur des montagnes, pourra à peine fe rendre
à la mer, n’ayant plus allez de chûte, laquelle
devroit augmenter, bien loin d’être diminuée ;
puilque dans le cas propofé, l’embouchure des
fleuves s’éloignera d’avantage, à mefure quelelic
de la merle remplira. Et file courant des rivières
D E S P I E R R E S . i y
fe ralentit, comment les eaux pourront-elles réduire
les Pierres en fable ? Comment fe fera le
choc des cailloux, qui n’a réellement lieu que
dans le lit des torreris-les plus rapides, de lors même
que l’abondance des pluies ou la fonte fubite
des neiges les a extraordinairement enflés : ce qui
néanmoins ne caufe qu’un changement de place
aux cailloux choqués ; outre que le fable ne peut
naturellement être menuifé au-delà d’un certain
point, de que toutes fortes de Pierres ne peuvent
pas être réduites en fable.
Pour rendre plus fenfible ce qu’on vient de di- Continuation
re, appliquons-ie au Rhin 8c au Rhône, deux des du %«..
fleuves les'plus confidérables de l’Europey dont le
premier fe rend dansl’Océan, dtle fecondàlaTié-
di ter ramée.. Suppofons, pour un moment, que les
Alpes, d’où ces deux fleuves tirent leur foui c e ,
vinflènt à être diminuées de la moitié ; ces montagnes
perdroient néceflàirement alors cette partie
admirable de leur ftruélure, qui leur-a donné une
infinité de canaux, par où de petits rüiflèaux coulent
au bas pour former les fleuves. Ceux qui con-
noiiTent le Païs feront contraints d’avouer que les
eaux de ces fleuves, fuppofé qu’ils puifent exifter
encore, arriveraient à peine dans les lacs où ils
aboutiflènt ; c’eft-à-dire, l’un au lac de Confiance ,
l’autre au lac de Genève.
Tous les environs de ces deux fleuves perdroient
en conféquence une partie de leur pente ,,
de-viendroient des étangs, & ne laiûeroient écou--