
TOÔ [ E T T R E
M. N e w t o n a foupçonné, qui certainement'iffeS;-
pas la véritable.
L’accélération du mouvement même de la Ter-"
re , expliquerait parfaitement ie phénomène, m
elle étoit une fois bien avérée. Or comme cette*
vérification dépend d’une-ejraéte théorie de notre -.
Globe , ce n’eft pas ici-le lieu d’en rechercher la-
réalité : il fuffit que j’aie fait voir par un feu'l phé-*
noméne, que la Terre n’a pas grofft depuis que- les- -
divers corps étérogénes, qui font dans les différentes
couches, -fur-tout dans la couche fùpérieure, 8 c
au-deffus, y ont été introduits; •
Mais, me dira-t-ron, fi le phénomèneque vous-
venez d’alléguer , montre que la Terre n’a point-
augmenté-, ne prouvereit-il pas-cer changemenspro-'
d tgieux fa its dans notre Globe & dans le C i e l , p a r ra p -
p o r t à notre G lo b e , pendant la période d’un million n e u f
cens quarante-quatre mille a n s, qui fait les delices de
M. de V o lta ire ? L a fe u le infpeélion de la terre ne donne
t-elle pas un g ra n d poids à cette opinion, dont ce
nouveau Philosophe félicite le gerire humain dans -
la Philofophie de M. N e w t o n ? N e -voit-onpas que
les e a u xo n îfu c c e fiv em en t- couvert'-& abandonné les lits
q u i les contiennent, des vég é ta u x •, des poijfons des Indes
tro u v é s dans les ^étr i f cationsde notre Europe, des c o q u if
laçes entajjés f u r des montagnes, ne rendent-ils p as ajjetg
témoignage à cette- ancienne v e r ite nouvellement decou- ■-
v e r te ? |g -J ||; .
Je réponds, queces végétaux, ces foiffons, ces -
SUR UN P H E N O M E N E . 107
< coquillages , bien loin d’appuyer, ces changemens
prodigieux, que M. de Voltaire voudrait perfuader
à fes Lecteurs, fervent à démontrer précifément le
-contraire. Il ne fuffit pas, en effet,-de. dire féche-
ment, que les eauxontfuccejfivement couver t - & abandonné
les lits qui les contiennent -, il fallait le prouver ,
fans rien dégnifer des phénomènes.,. & fans violer
£ aucune des régies confiantes de la méchanique en
général, & de l’hydroftatique en particulier.
' 11 falloir , pour cet effet, avoir égard à la ftructure
extérieure & intérieure de toutes les parties
folides. de notre Globe, a la.matière qui les com-
pofe, dcà la manière dont ces végétaux ,. ces p oif-
fons, ces coquillages fe.trouvent placés, dans les
différentes couches des montagnes &. des plaines,
qui ont toutes oertainement été concentriques. Il
falloit enfin montrer que_tous ces faits bien details
lés',«s’accordent parfaitement avec ces changemens
p ro d ig ieu x 5 8c .fur-tout, il falloit faire voir qu ils
font des.effets naturels de la prétenduë révolution
entière de :ïE c lip tiq u e & de l ’E q u ateur de 1944000
a n s , q ui peut f e u l e , f i l’on en croit M. de V o lta ir e ,
à d’aide du mouvement jo u rn a lier de la T e r r e , tourner
notre .Globe fucceffivement à l’O r ie n t, au M i d i , a lO c -
c id e n t, au S ep ten trio n , de fo r te que ce n e f qu en.deux
fo is 1944000 années que notre Globe peut v o ir deux
fo is le S o le ilfe coucher a l Occident., ( il a voulu dire a.
l’Orient ) ; & non pas en cent & dix fiecles feulement
, fé lo n la tradition des E g yp tien s ^laquelle, quoi