
Manière de dit-
tinguer à quelle
elaîîè les Pierres
appartiennent
par rapport
au temps
de leur formation,,.
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Làfoeonde origine des Pierres dépendit de la difo
folùtion des couches de l’ancien Monde, Sc delà
production de celles du nouveau : & c’eft à cette
fécondé origine que là formation du plus grand
nombre des Pierres, & généralement,de toutes les
couches dé la terre & des bancs des montagnes
doit être rapportée. Enfin, la troifiéme formation
des Pierres le fait continuellement St fort lentement
: auffi les Pierres qui ont cette origine, font,
en bien plus petit nombre que celles des deux claf
les précédentes;
L’infpeétion des lieux, Sc l’examen descirconf-
tances eft abfolument néceflàire pour décider ài
quelle dé ces trois dalles une Pierre -appartient..
Mais il ne faut pas que l’on fe prévienne pour aucune
hipothéfe, fi l’on veut deviner jufte.. Il eft
vrai: auffi qu’il, n’y a que des perfonnes qui ont
voïagé en divers Païs , Sc qui ont oblèrvé d'un oeil
philofcphique les montagnes, les rochers, les cavernes,
les mines, le lit des torrens Sc des rivières,
qui foient en état de connoître, même à la
fimple vûë , l’âge, pour ainfi dire, dés Pierres, Sc
leur origine.
Il y a certainement une différence entre les Pierres
à cet égard ; mais il n’eft pas facile dé l’expliquer
par rapport à piufieurs ; fur- tout à l ’égard de
celles qui.viennent de la première génération de
la Terre ou delà fécondé. Il y a même des Pierres
communes, principalement dans le lit des torrens
qui defeendent des montagnes , Sc que l’eau, ai
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arrondis:, orripeu Pfis.Iefq.ueUes on
fondre facilement avec celles qui font de i une S t
de l’autre époque générale. m 1
Le foui moïen de, diftinguer ces Pierres, c ett
d’examiner les rochers qu'il y a aux environs^ des
torrens, fur-tou.t vers le haut de leur cours, où les
débris des rochèrs ontpû tomber. Si 1 op voit que
les Piètres que les torrens ont entraînées fuient de
la même matière que;,celle, du roc, il faudra les
rangea dans-ia.clalfo des Pierres de formation mo-
derne. Il en eft de même s’il y a quelque couche
de marne ou d’autre terre compacte, dont les torrens
peuvent enlever des portions , les porter plus,
loin, où étant expofèes- à l’air, elles durciffcnt, &
deviennent quelquefois des Pierres plus ou moins
dures, fùivant la quantité des molécules criftalines
qu’il peut y avoir dans la marne, ou que 1 eau peut
lui communiquer. Mais fi les Pierres & les cailloux
que l’on trouve vers le haut des torrens, font
d’urie efpécc différente , & femblables a d autres
qui font cachés dans les couches des terres des em-
virons, ou1 même du haut des montagnes, ils appartiendront
alors à l une des époques qui ont précédé
tous les changemens qui fe font encore aprefent.
. -
En effet, l’on ne peut rapporter ces Pierres ,•
ces cailloux., en prenant ce terme pour un nom
générique, qu’au tems qui précéda la formation de
nos montagnes, ou à celui pendant lequel elles
forent formées. Qu’on rapporte donc ces Pierres,.