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i expérience nous a appris depuis peu » qu’on les
trouve même prefque toutes dans le feul cüftriél de
la C o te -a u x -F ées ,£ans parler de ceux des autres Fa-
roifles de nos montagnes > où on découvre, à peu
.près, la même choie.
Je vais, avant que de palier outre, ajouter quelques
remarques à cette obfervation générale, fans
m'arrêter au nombre de ces corps marins, dont il
y a telle efpéce qu’on rencontre à milliers.
Je remarque donc d’abord qu’entre une fi grande
quantité de plantes marines , de tefiacées & de
crufiacées, la plupart ont peu changé. Il y en a qui
Ont fouffert un dégré plus ou moins fort de pétrification
; d’autres lont, à peu près, telsque s’ils for-
toient de la mer.
J’obferve , après cela, que le nombre des coquilles
moulées, comme on les appelle,„parce qu’elles
ne font que de pure pierre „ eft prefque nul,
comparé à celui dont la coquille même, qui renferme
fa pierre ou des criûalffations, fubfifte encore.
Je remarque, entroifiémelieu, que l’on vokfur
quantité, de ces dernières coquilles > aufii-bien que
fur des plantes marines, de petits-w* marins, de petites
huîtres, 3c quelquefois de la moujfe de mer „ qui.
s’étendfouvent comme une toile pierreufefùr toute;
forte de coquillage,. & d’autres corps marins.
J’obferverai entuite que l’on trouve plufieurs de
ces coquillages percés de petits trous ronds, de
forte que lepetit animal qui l’habitoit doit avoir été.
SUR UN PHENOMENE. ^
tué parun animal à coquille d’une autre eipéce,qiu,
après avoir percé la coqudle du precedent, fucce
l’animai, qui lui fert de nourriture | il y en a auffi
d’autres dont la coquille a ete rongee par diverfes
fortes de vers ambulans, que j’appelle amii, pour
les diftinguer d’avec ceux de l’article precedent,
qui ne changent jamais de place.
Je remarque, en cinquième lieu, que 1 on trouve
divers coquillages , 3c meme des heriilbns de
mer qui ont fouffert quelque contrainte dans la
couche d’où on les tire, de forte que la fymmetne
delà coquille des uns & celle de la croûte des autres
a été changée en diverfes façons bizarres.
J’obferverai enfin , qu entre une prodigieufe
quantité de cornes d’ammon, que Meffieurs La n g
Sc Scheuch'gcr appellent arm ata , armees, parce
quelles font couvertes d’une efpece denvelope
de fer, ou de marcaffite : je remarque, dis-je, qu -
entre une infinité de cette forte de cornes d am-
mon, il n’y en a aucune dont la coquille ne fub-
fifte encore, en tout ou en partie.
J ai p û , en effet, m’affurer de cette vérité pat
un examen attentif de celles dont je fuis redevable
à la libéralité de Meffieurs Gagnebinde la Fer-
riere, qui joignent à une grande capacité dans la
Chirurgie & la Médecine, une inclination fingu-
liére pour toutes les curiofites de la Nature, dont
ils poffédent un fort beau cabinet ; a quoi 1 un de
ces Meffieurs a ajoûté la connoiffance des medaii-
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