
jo ! D I S C O U R S SUR L ’O R I G IN E
Si ce que je viens de dire eft vrai, il s’enfeivra
que les Vieillards, ôc ceux qui boivent trop de vin
3c de liqueurs, feront plus fujets à la Pierre ; auffi-
bien que les perfonnes dont les*organes n’ont pas
allés de relïort, ou dont la configuration eft vitieu-
fe. Car ôc le défaut de relïort, 3c le trop de rigidité
des organes peuvent également contribuer à l’amas
des matières, qui en fe coagulant produifent les
Pierres, dont la figure dépend des endroits ducorps
humain où elles fe fent formées. Les Livres des
Médecins, qui ont traité de cette matière, inftrui-
fent alfez fu r cet article. Il me feffit d’avoir fait
mention de la formation des Pierres dans les corps
des animaux ôc dans celui de l ’homme, 3c d’en
avoir indiqué l’origine 3c la caufe. J’ajouterai feulement
par rapport aux Huîtres ôc à d’autres co-
quillesà perles, que cesanimauxfenourriflànt d’un
fec dont une portion eft deftinée à l’accroilfement
de leur coquille, 3c que ce fec doit néceffaire-
ment être élaboré dans leurs organes, il eft facile
de concevoir comment le moindre obftacle peut
contribuer à arrêter une petite partie de ce fe c ,
lorfqu’il eft prêt à tranlpirer pour entrer dans la coquille
, éfc qu’alors il forme une Pierre plus ou
moins ronde, à couches fer couches, que l’on a
appelle du nom de Perle.
Je ne parlerai pas de la P ie rre d'é c re v iffe , des
T u rq u o ifis , de la Pierre Bélemnite 3c de la Pierre
lenticulaire, parce quelles appartiennent au régné
animal. Un illuftre Académicien a découvert que
D ES PIERRES. yr
les deux Pierres d ’écrevijfes fent deux carrières qui
fediffelvent, dans le tems que lecreviflè mue;
c’eft-à-dire , qu’elles fe dépouillent de la croûte
de l'année précédente , 8 c forment une nouvelle
croûte. De l’aveu même des plus célébrés Phiio-
fephes d’aujourd’hui, les Turquoifes fent des dents
pétrifiées de différens Poiffons qu’A u g u fiin S c ilU
appelleJa rco , or ata, 3c dentale, 8c dont les dents que
l’on découvre à Malte de ailleurs fent connues feus
les noms d j/ e u x de Serpens 3c de Crapatidines. Le
Bélemnite ne paroît être que la dent d’un autre Poif-
fen de mer ; 3c la P ie rre lenticulaire eft le couvercle
d’une efpéce d’efeargot de mer, appelle la cor-
ne â 'Am rq o n , ceft-a-dire, deBelier.
Qu’il nous foit permis, en finiifant ce Difcours ,
d’ajoûter quelques obfervations générales fer les
caraéléres de la bonté ôc de la fagelle infinie de la
Providence, que le fejetque nous venons de trai-«
ter nous fournit.
En effet, D ieu a pourvu d’une manière admirable
, tant dans la formation de 1 ancien Adondet
que dans celle du nouveau , à ce qu il y eut une
quantité feffifante de corpufcules capables de fe
lier en maffes felides pour former un Globe confi-
dérable conftruit en des voûtes, qui sappuïant
réciproquement les unes les autres, feutiennent
en même tems le poids immenfe des eaux des rivières
, des fleuves, des lacs 3c de la mer.
D i e u a trouvé à propos qu’il y eut encore un
nombre feffifànt de grains de fable mouvant ôc de
Gij