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leSj & 1 etude de la Botanique dans laquelle il excelle
. 1 autre a ajoute a lès connoifïânces un grand
goût pour la Mechanique , ou il a fait des progrès
confidérables. F 6
J'ai donc découvert que ce que Meilleurs Lang
& Scheuch^er ont pris pour une couche mince minérale,
n’eft réellement que la coquille même métallisée
ou colorée par des matières métalliques 8c minérales
, lelquelles, fous la figure de petites aiguil les,
ou de petits rayons fémblables à ceux du régule
à’antimoine, forment une elpéce de couche ,
plus ou moins incorporée avec celles de la coquille
même,
J ai pu m affiner de 1 entière metamorphoje des
unes & du déguisement des autres : le premier, par
des coquilles 8c des fragmens changés en partie
feulement 5 de forte que 1 on diflingue fort bien la
partie métamorphofée, de celle qui ne l’eft pas :
le fécond, par des cornes d’ammoti 8c des frag-
mens dont la coquille paroît en fubftance avec tout
fon poli 8c tout fon éclat, quoique plus ou moins
déguifées, tantôt fous une couleur de caffé clair,
quelquefois fous celle de châtain ou de marron,
plus ou moins foncé,- tantôt fous la couleur du fer,
fous celle d un jaune d’ocre plus ou moins charg
e , d autres fois fous la couleur du bronze 8c du
clinquant pale ^ tantôt fous celle d un beau cuivre
jaune tirant fur le rouge, ou auffi d’un beau cuivre
rouge vermeil, fbuvent enfin avec diverfes nuan-
SU R U N P H E N OM E N E . i o r
ces de jaune, de vert, de rouge mêlé avec quelques
unes des couleurs précédentes, 8c quelquefois
aulli avec un beau noir de jayet.
J’ajoute à ce que je viens de dire fur les cornes
d’ammon, qu’en général on peut très-bien recon-
noître la coquille dans les parois qui féparent en
plufieurs compartimens intérieurs cette efpéce de
coquillage ; parois qui font fbuvent vifibles, ou
dans les cornes entières, ou dans leurs fragmens.
Mais ce qui rend ces cornes d’ammon plus curieu-
fes que celles de pierre en général, c’eft que contenant
encore la coqüille même métamorphofée,
ou déguifée ; l’on y apperçoit, avec plaifir, tous
les linéamens qui font admirer les diverfes efpéces
de cette forte d’efcargots.
Une autre particularité bien remarquable, c’eft
que l’intérieur de la plupart eft rempli de flueurs
cryftaliines, environnées des petites aiguilles ou
rayons de marcaffites dont j’ai fait mention. Il eft
vrai auffi , quil y en a plufieurs qu’une bavure,
qu’une couche mince, ou qffiune pouffiére fine de
terre vitriolique a falies, & d’autres font prefque
entièrement enfevelies dans des amas de matière
métallique ou minérale.
A quoi, me direz-vous, M E S S I E U R S ,
aboutiflènt toutes ces obfèrvations l J’ai l’honneur
de vous répondre, que j’en auroispû ajouter beaucoup
d’autres, s’il s’agiffoit de traiter à fond tout ce
qui concerne les diverfesdépouiiles de la mer que