
J’y ajoute que la floraison précède de quinze jours celle des ormes subéreux ; une différence remarquable
entre les deux types est l'absence de rejetons radicaux chez l’orme cultivé et leur grande abondance chez
l’orme subéreux. I
L’orme de nos plantations me semble 1’UImus montana hollandica, décrit par Planchon (De Candolle
Prodr. XVII, p. 160). a Orme de Hollande qui ne trace point.” Spach (Ann. sc. naU 2« sér. X V , 363) réunit
l’Ulmus major Sm. à son Ulmus campestris macrophylla, à feuilles cuspidées, tandisque l’(J. major Sm. a
des feuilles acuminées. K. Koch (Dendrologia) réunit l’U. major Sm. à l’U. scabra Mill., qui ne trace point,
tandisque l’U. major Sm. pousse de nombreux rejetons, l’Ulmus montana Smith t. 1887, me semble différent
de l’U. montana décrit, par Planchon. Le premier a des feuilles acuminées et plus ou moins arrondies, et
les feuilles du second sont cuspidées.
En somme générale et après des observations prolongées il me semble que les ormes des Pays Bas présentent
deux types principaux, — le premier à tronc irrégulier et robuste, à rejetons nombreux et à feuilles
plus ou moins ovales acuminées, le second à tronc régulier dressé, sans rejetons et à feuilles allongées,
obovales- lancéolées ét cuspidées. Les deux types sont assez bien représentés par les figures 19 et 20 du
Belgique horticole, tome II p. 132.
Habitat. Si l’Ulmus major Smith et l’U. suberosa Ehrh. ne constituent qu’une seule espèce et que le
dernier n’est qu’une forme dégénérée du premier, ce qui ne me semble pas douteux, l’aire de cette espèce
est très étendue et couvre une grande partie de l’Asie septentrionale, de l’Europe et de l’Afrique septentr.
H est bien certain que la forme buissonnante est beaucoup plus fréquente que la forme arborescente et que
la dernière ne se dévéloppe que dans une position isolée et libre ou à l’aide d’une culture soignée. —- Déjà
.Smith (Engl. Bol.) a communiqué l’ideé que l’orme subéreux a été l’origine de toutes les variétés dormes
cultivés dits Hollandais.
Sous le nom d’Ulmus major hollandica notre arbre semble avoir été cultivé anciennement dans les plantations.
Selon Miller (1. c.) il a été transplanté de Hollande en Angleterre sous le roi Guillaume III, vers la
fin du 17e siècle. Depuis bien longtemps sa culture a été abandonnée tant en Angleterre qu’en Hollande,
probablement à cause de l’infériorité du bois et 1 habitude de tracer. )
Pays-Bas. Le ormes subéreux buissonnants sont plus nombreux dans les provinces occidentales des Pays-
Bas que dans les prov. orientales. Ils abondent dans la région des dunes et particulièrement dans les parties
i^ . . ~ fis y sont véritablement sauvages et me semblent un des végétaux éminemment indigènes en Hollande.
Quant au type arborescent, un exemplaire vénérable, dont le tronc creux mesure plus de 6 mètres de circonférence,
se trouve encore non loin du village d’Overveen près de Harlem, au pied d un groupe de dunes
bien connu déjà dans les chroniques du 14« siècle. Probablement il est un des derniers représentants des
forêts étendus, qui couvraient la Hollande dans les premiers siècles de notre ère. Selon une ancienne tradition
on à trouvé encore dans le 16« siècle sous le sol de Harlem d’énormes fragments d’ormes, qui constituaient
une partie de ces forêts. — Le nom Ulmus major hollandica me semble donc bien caractéristique.
Dans la prov. de Gueldre je connais 4 exemplaires gigantesques près du chateau de Doorweerth, les survivants
de 7 arbres appelés les sept provinces et plantés en 1579, en mémoire de la fameuse alliance dite
»l’Union d’Utrecht”, qui fut la base de la liberté de l’ancienne république.
La supposition que l’orme ait été importé dans le Nord de l’Europe par les Romains est assez réfutée
par les anciens noms celtes et germaniques, Wych en Angleterre, Wieck, Iffe, Elfe en Allemagne, et
Icp, Yp en Hollande.
Usage. Le bois de l’orme subéreux est de moindre qualité que celui des ormes cultivés. Les rameaux
pourvus des excroissances subéreuses peuvent servir à la confection de meubles rustiques. — Par sa qualité
de tracer il est éminemment propre à la plantation des dunes sablonneuses.
’) l e s o rm e s q u e j ’a i v u s d a n s l e s p l s u t a t i o n s e n A n g l e t e r r e o n t l e s f e u i l l e s l a r g e s , a r r o u d i e s , e o rd b o rm e s e t m e s e m b l e n t a p p a r i
e a l ’U . c am p e s t r i s v a r . T i l i a e f o l i a H o s t . L ’o rm e c u l t i v é g é n é r a l e m e n t e n H o l l a n d e eB t p e u c o n n u e n A n g l e t e r r e .