
C R E P I S A G R E S T I S W. Kit.
Crépide agreste.
Nom allemand: Feld-Pippau.
Nom anglais: Field-Crépis.
Fleurit: Juin—Juillet. ©.
Système de Lin n é : 01. XIX. 0 . I. Syngenesia Aequaüs
Système Naturel: Vasculaires Dicotylédonées. 0 . Compositées.
Caractères génériques. Voir le N° 9 6 0 , Vol. XIL
Caractères spécifiques. Tige droite striée hérissée, rameuse au sommet; feuilles inférieures rétrécies à la base
lancéolées-roncinées; les caulinaires sessiles sagittées à la base: panicule plus ou moins en corymbe; pédicelles et
involucres pubescents et hérissés de poils noirs glanduleux ; écailles extérieures de l’involucre apprimées, les intérieures
glabres sur leur surface interne ; fruits linéaires oblongs à 10 stries, à base et sommet également obtus ; réceptacle glabre.
Plusieurs auteurs considèrent cette plante comme une variété du C. virens Vill. (Fl. Bat. Vol: XII, N° 960). —
Néanmoins les deux formes me semblent si tranchées, qu’ à l’exemple de W aldstein et Kitairel (PI. rar. Nung 220)
De Candolle (Prodr. VII, 163), Grenier et Godron (Flore de France I I , 357), Boreau (Centre de l. Fr., 318) et
autres, j* accepte une différence spécifique. '
Voici Je résultat d’une comparaison de nombreux individus :
Crépis agrestis W. Kit.
Tige d’environ 6 décim., rameuse au dessus du-milieu,
droite, robuste, hérissée.
Feuilles radicales roncinées à lobes aigues.
Involucre pubescent et hérissé de poils noirs glanduleux.
Fleurs larges de 2 centim, jaune intense, jaune orange
à l’état sec.
Floraison Juin—Juillet.
Crépis virens Vill.
Tige d’environ 3 décim., raméuse dès la base, étalée,
grêle et ordinairement glabre.
Feuilles radicales lancéolées roncinées ou dentées ou
entières.
Involucre presque glabre et vert.
Fleurs larges d’un centim., jaune clair, aussi à l’état sec.
Floraison Juillet—Septembre.
Le C. agrestis s’approche beauqoup du C. tectorum L., qui s’en distingue cependant, surtout par ses fruits brun
rougeâtre, acuminés et comme velus vers le sommet et par son réceptacle pubescent.
Le C. Nicaeensis Balb. se distingue de notre espece par ses feuilles radicales hérissées, rudes, par ses feuilles caulinaires
embrassantes à oreillettes divergentes en bas, par les éoailles extérieures de l’involucre étalées.
Le C. Nicaeensis est voisin du C. biennis L. Celui-ci a les feuilles radicales hérissées roncinées-pinnatifides à lobes
très-distants, et à lobe terminal large acuminé : ses feuilles caulinaires ne sont pas sagittées, mais à oreillettes dentées
embrassantes, les écaillés de son involucre sont pubescentes en dedans ; les fleurs jaune clair et larges de 3 centim.,
les | fruits plus larges et à stries moins profondes. — Sa tige est peu rameuse et seulement au sommet ; sa floraison
a lieu en Mai—Juin.
Je veux désigner l’affinité différente de ces espèces en les plaçant dans l’ordre suivant :
C. biennis, C. Nicaeensis, C. agrestis, C. tectorum, C. virens.
Quelques auteurs ont encore cite la surface plus ou moins scabre ou hispide des fruits comme un caractère propre
aux C. Nicaensis et C. tectorum. J ai trouvé neanmoins la même rugosité plus ou moins aux fruits des C. agrestis
et C, virens.
La différence du temps de la floraison du C. agrestis et C. virens me semble bien remarquable. La dernière commence
à fleurir quand la première a défleuri. Une observation réitérée m’a convaincu de ce phénomène.
Les espèces Crépis virens "Willd sp. 1(304, C. polymorpha Wallr, Sch. crit. p. 42 6 , C. pinnatifida VVilld. sp. p. 1604,
doivent être considérées synonymes au Crépis virens Vill. delph. 3 p. 142.
Les espèces Crépis virens D. C, Monsp, 10 0 , C. tectorum Poil. Dub. orl. 833. nec L. ne me semblent que des
formes peu différentes de notre C. agrestis. (Voyez Boreau , Centre de la Fr., 378).
E xplication de la planche, a. Capitule, grossi; b. id. coupe; c. fruit.
Habitation. Champs, pelouses, prés. Hongrie, Tauride, Causasie, terres boisées près de la Mer Caspienne, Bohème,
Croatie, France, Allemagne (mais plus rare vers le nord; KLiNGGRâFF). Probablement elle se trouve dans les mêmes
régions que le C. virens Vill., qui selon W atson , est dispersé sur toute l’Europe, la Russie mérid., la Causasie et les
îles Açores, et limité au nord, dans le Danemark méridional.
Pays-Bas. Je crois cette plante assez commune dans notre contrée, quoique le Prodr Flor. Bat. ne cite que deux
localités. Je reçus de M. R. Bondam un exemplaire trouvé par lui en Gueldre.
Je l’ai trouvé moi-même à différents endroits dans cette même province, ainsi que dans les environs de Harlem,
£ntre autres dans le voisinage du bois de cette ville; où j’ai recueilli les exemplaires représentées par notre planche. ’