
A S P A R A G U S O m C I I A L I S L.
Var. jS marilima.
Asperge maritime. Asperge naine.
Nom aü&nand : Meeresküsten-Spargel.
Nom anglais : Seaside Asparagus.
Fleurit: Juin—Juillet.
Système de Linné: Cl. "VI. O. I. Hexandrie Monogynie.
Système Naturel: Vasculaires Monocotylédonées. O. Asparagées.
Caractères génériques. Voir le N°. 155. Vol. II.
Caractères spécifiques. »• » t> ■»
fi. maritima: Naine. Tige ascendante, rameuse dès la base; phyllodes très courtes, pédoncules articulés au sommet.
Tige ne dépassant pas 1 2 décimètres, arquée ascendante, plus ou moins sillonnée, rameuse dès la base; phyllodes
très courtes, d un vert foncé bleuâtre ; fruits ordinairement plus grands que chez l’espèce et d’une couleur rouge cerise.
Sur notre planche la plante est représentée de grandeur naturelle.
(Dans l’espèce la.tige s’élève à 9—12 décimètres; elle est simple à la base et ramifiée vers le milieu; les rameaux
sont longs, greles, pendants, étalés et munis de phyllodes grêles, longues d’environ 2—3 centim. — Les pédoncules
sont articulés vers le milieu, les fruits ordinairement de la grosseur d’un petit pois. — La couleur de la plante est
d un vert jaunâtre clair).
Le botaniste belge Du Mortier à décrit sous le nom d’ A. prostratus une forme, qui ressemble beaucoup à notre
variété, à . 1 exception de la tig e, qui est couchée à sa base ou décombante et étalée rez-terre (Voyez Thielens en
Bull.' de la Soc. de Bot. de Belg. I , 198) Selon Crépin (la Flore belge e'tud. par fragm. IV, 42) cette forme doit être
réunie à notre variété.
L identité de notre variété à celle indiquée par Linné (sp. 448) par les mots »«. maritimus crassiore folio” est
généralement acceptée, opinion, que je ne puis partager sans réserve. Déjà Clusius (Bar. plant. Hist., V. CLXXIX)
a décrit sous le nom d’ A. marinus une forme à tige ferme et courte, à phyllodes plus épaisses, fermes et d’un vert
bleuâtre et a fruits plus grands que chez l’Asperge officinale. Cette description répondrait très bien à notre plante, si
Clusius , au lieu de »feuilles plus épaisses” avait indiqué des feuilles seulement plus courtes. — Il se peut très bien que
Linné en indiquant sa variété a , ait eu en vue la plante de Clusius.
Cette dernière est tenue par Kunth (Enum. Plant. V, 60) et par "Willkomm (Prodr. Flor. Hisp. p. 198) pour la
meme que A. scaber Brign., A. amara D. C., une espèce à tiges et phyllodes plus raides, plus épaisses, scabres et
mucronées, et dont les feuilles inférieures sont prolongées en éperon. Les pédoncules sont courts, les fruits plus grands
et les pousses radicales amères.
Une autre forme, décrite^ par Pàllas, a la tige naine, striée, plus ou moins scabre, ramifiée dès la base, les
rameaux flexueux longs, étales, les feuilles écailleuses, plus ou moins prolongées en éperon à la base, les phyllodes placées
en fascicules peu fournis, plus ou moins piquants, droits et persistants, et à pédoncules courts, articulés sous le
sommet., A. maritimus Pall. Voyez Kunth (Enum. V 65) et Ledebour (Flora Bossica IV., 197) et la planche enLEDE-
bour (Icônes Flor. Boss. t. 393) — Sur cette planche les phyllodes ont une longueur de 2 ou 2|- centim. — Selon
Ledebour, cette forme est identique à TA. Tauscheri Fisch., A. officinalis var. humilis brevifolia Bieb. et A.inderiensis
Blume: A cette forme je crois devoir rapporter 1’ A marinus de Bauhin (Hist. Plant. III. 730, Pinax p. 490) d'après
son expression »in tortuosos ramos divaricata.”
Une variété de l’Asperge officinale, mentionnée par Kunth (En. V. 60) sous le nom «t serotinus "Wierzb, à phyllodes
et perianthes plus courts, représentée par Reichenbach (ïcoti. eur. X , 518) comme la »var. stricta Dethard. (Mertens
et Koch, Flor. Germ., I f, 5 6 0 ), ressemble beaucoup à notre plante, mais en diffère par sa tige, qui a le port et la
hauteur de l’A. officinale. — J’ai trouvé sur les dunes maritimes de la Hollande des plantes, qui semblent appartenir
à cette variété.
Habitation. — Dans les diverses descriptions de toutes ces formes il me semble régner quelque confusion et ainsi
je ne puis tracer avec quelque certitude l’aire de notre variété. Selon Grenier et Godron, elle est très commune en
France aux côtes de l’Atlantique et de la Méditerranée; selon Willkomm, elle se trouve en Espagne, selon W atson ,
en Angleterre aux "côtes occidentales et en Irlande çà et là , en compagnie de l’espèce ; Crépin doute qu’elle ait été
trouvée en Belgique (Manuel de la Fl. de Belg. 285), — Je ne trouve indiqué ni l’Allemagne ni l’Europe orientale que
pour l’espèce, qui toutefois semble y être assez rare et beaucoup moins commune qu’aux côtes occidentales de l’Europe.
L’aire de l’espèce s’étend des plaines sablonneuses de l’Asie centrale et occidentale, autour de la Méditerranée et le
long des côtes de 1 Atlantique jusqu’en Angleterre et dans les Pays-Bas, plus rare aux côtes de l’Allemagne septentrionale.
P ays-Bas. —• Mon prédécesseur le Prof. H, C. van Hall à trouvé cette variété en 1821, dans les dunes d’Overveen
près de Harlem, et l’a décrite dans son Flora Belfjii septentr. p. 280. — Depuis elle a été trouvée par plusieurs autres
botanistes et par moi-même en divers endroits des dunes hollandaises. — Je n’ai trouvé que des plantes femelles; dans
1 Herbier de Leide se trouvent quelques exemplaires de nos dunes à fleurs pourvues d’étamines. Notre planche représente
des exemplaires que j’ai recueillis près d’Overveen, en Juin et Septembre 1872.
Usage. Par l’abondance des plantes d’Asperges en général dans le sable pur et aride de nos dunes maritimes, la
nature semble^ nous inviter à utiliser ces plantes pour fixer les sables mouvants de ces mêmes dunes. — Je ne doute
pas que semées régulièrement entre les plantes d’oyat (Psamma arenaria) elles réussiraient très bien, et couvriraient
les dunes d une fraîche verdure. Les pousses radicales des Asperges sauvages sont amères, quoique selon l’assertion de
quelques uns, elles seraient aussi bonnes à manger que les Asperges cultivées.