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6 4 MALADIES DU PO IR IE R .
ïu rp in a déjà fait observer que les Poiriers sont rarement
atta(|nés par le Gni, tandis que les Pommiers, en compagnie
desquels ils se trouvent, sont tellement infestés du parasite
qu’ils finissent par en mourir (i). Le remède est fort simple ;
il consiste à supprimer la Itranche attaquée; la suppression
des rameaux du Gni ne suffirait pas ; car les racines on suçoirs
n’en continueraient pas moins à vivre et à s’étendre
sous l ’écorce à la manière d’une Plante vivace et traçante.
I n s e c t e s n u i s i b l e s . C’est dans la grande classe des insectes
(|ue le cultivateur compte ses ennemis les plus redoutables,
et les pertes qu’ils occasionnent s’évaluent quelquefois par
millions. Il suffit de citer le ver blanc du lianneton, la
inonclie de l ’olivier, la pyrale de la vigne, l ’altise du colza,
l ’alueite, le charançon des blés, et le puceron lanigère du
Pommier; niais le Poirier lienreusenient ne compte pas d'ennemis
aussi redoutables, et quoique les espèces qui l ’attaquent
soient fort noinbreuses, ainsi qu’on peut le voir, elles
sont loin de causer des ravages comparables à ceux que su-
bissent les Pommiers par l ’eiivaliissement des clienilles et
des pucerons.
L ’insecte le plus dangereux de tous pour le Poirier est un
petit hémiptère, le Tingispiri, connu sons le nom de Tigre,
de Puceron du Poirier, etc. Cet hémiptère est quelquefois
tellement aliondant sur les espaliers qu’il empêclie les fruits
de grossir, et qu’il cause souvent la mort de l ’arlire en épuisant
les feuilles des sucs qu’elles renferment. C'est à leur
( i ) J e fe ra i u n e r em a r q u e s em b la b le a u s u je t d e s Erysipbs [Blanc, Meunier, e tc . ) , q u i
é p a rg n e n t c om p lè tem e n t les P o i r i e r s , lancHs q u ’ils a tta q u e n t les C o g n a s s ie rs , les P o m m
ie r s , les A u b é p in e s , e tc .
face inférieure, et principalement au voisinage des nervures,
que se réfugie le Tingis piri; on reconnaît de loin sa présence
à la couleur terne et lilancliâtre des feuilles des arbres
envaliis. Jlais toutes les variétés de Poiriers d’un même espalier
ne sont pas indistinctement atteintes, et ici, comme à
l’égai-d du Pommier, l ’insecte manifeste des préférences;
ainsi lorsque la Crassane se trouve épargnée, le Saint-Germain
et le Bon-Chrétien sont, au contraire, complètement
détruits. Nous ne connaissons qu’un remède à lui opposer,
le seriiigage souvent répété, en s’efforçant de mouiller la face
inférieure des feuilles, sous lesquelles l ’insecte se tient de
préférence; puis à l ’automne le cliaulage complet de l ’arbre.
Chenilles. Trois ou quatre chenilles, dont les plus communes
sont celles des Liparis dispar et chrysorrhoea, Clisio-
campa neustria occasionnent seules des dégâts sur nos Poiriers.
Les femelles de ces papillons déposent leurs oeufs sur les
jeunes rameaux, soit eu paijuets soyeux de couleur rousse
[Liparis dispctr), soit sous formes de bourses placées entre
quelques feuilles sèelies à l ’extrémité des scions [L . chrysor-
rhæa), soit enfin sous forme de bague ou d’anneau composé
d’un nombre considérable d’oeufs grisâtres fortement reliés
entre eux et disposés en cercles régulièrement superposés
( Clisiocampa neustria). On peut donc prévenir facilement le
ravage de ces insectes en détruisant leurs oeufs avant l ’éclo-
sion. Si on attendait trop, les jeunes clienilles quitteraient le
nid commun, ou se disperseraient sur l ’arbre, où il est alors
impossible de les atteindre. Le Poirier sous ce rapport est
beaucoup moins atteint cpie les Pommiers, dont nos cultivateurs
perdent souvent toute la récolte en n’opérant pas l ’é-
clienillage que prescrivent cependant nos ordonnances de
police rurale.
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