
trent les pépins à travers les loges entre-biiillées et complètement
ouvertes. II m’est même arrivé de rencontrer au
coeur d’une poire Curtet les pépins détachés et libres au
milieu de la lacune centrale, exactement comme on le voit
dans quelques pommes chez lesquelles les pépins détachés
résonnent au milieu du fruit quand on l ’agite, ct qui ont
reçu, à cause de cette particularité, le nom de pommes Grelot
ou Sonnette, etc.
Je mentionnerai également, à la suite de ces anomaiies,
quelques exemples de fleurs à pétales plus ou moins régulièrement
loliés, et que m’ont offerts les P . salicifolia et
le Poirier Zéphirin Grégoire; ohcz ce dernier les pétales,
très-réduits et assez longuement onguiculés, rappelaient
exactement ceux du Chamoenuspilus ou de \Anielan-
ch.ier.
Le Poirier nous a également fourni un exemple do nanisme
dans la variété à tige basse et charnue du I’ . Nain.
(V . Jard. fru it. Mus.)
CLASSIFICATION DES POIRIERS CULTIVÉS.
Il n’est pas de pomologiste qui n’ait clierché, dans ces
dernières années, îi réunir les poires en gTOupes génériques et
naturels. Je l ’ai moi-même vainement tenté en m’appuyant
sur la forme des fleurs ou des fruits (i). Mais après ce que
nous avons vu de l ’excessive variabilité du Poirier et du
nombre de Variétés acquises, soit parmi nos fruits de taille,
soit parmi les fruits à cidre, il n’y a pas Heu de s’étonner
( t ) Comptes rendus .d a id .s c ien c ., lo in c L V I I , i8 6 3 .
(juc tons les pomiculteurs aient éclioué dans leur tenta-,
tivc (i). I.a diflieulté tient à l ’alisence complète de caractères
tràucliés sur lesf|ucls on puisse établir une Classification de
ces fruits, eu les répartissant par groupes génériques, comme
on a pu le faire pour les i'riiits à noyau (Ceiisiers, Gui-
gniers, lügarrcautiers; Pêelier, liriigiion, l’avie). Entre
deux poires (|uelconques, les plus différentes de figure, de
saveur, de coloris, etc., ou trouve toujours mie longue série
d’intermédiaires, où les caractères propres de cliacim des
deux fruits voisins se nuancent et se dégradent insensilile-
meiit. D’uu autre côté, deux fruits c[iii se ressemblent par
la forme, la grosseur, le coloris, diffèrent du tout au tout
par la consistance de la cliair, leur époque de maturité, etc.
Ce défaut d’uniformité est en contradiction évidente avec
les appellations génériques qu’on s’est plu à introduire depuis
quelques aimées dans la nomenclature fruitière, telles
que Bon-Chrétien, Beurré, Bergamote, i\\\i fout siipposer
des ressemlilauces ou des affinités là où le plus souvent il
n’en existe pas. Quelle analogie établir eu effet entre le
Bon-Chrétien d’hiver et\e Bon-Chrétien NéïWv.wwi,, entre le
Beurré V>ïe\ et le Beurré d’Angleterre, entre le Bési de Hé-
ric et le Bési de Cliaiimontel, entre la Bergamote Sylvange
et la Bergamote de Pentecôte .“Pour couper court à cet état de
choses, et pour faire disparaitre ces déiioiiiinations, devenues
liamiles puisqu’elles ont perdu aiijoiird'Iuii toute signification
précise, je ii’ai conservé iju’uii seul nom pour désigner
chaque individualité ; et, afin de siippriiner du même coup la
multiplicité des noms, toujours embarrassante pour les pomiculteurs,
je n’en ai conservé ([ii’un, qui est toujours ou
( i ) M . c lcM o rtillc l c s l a rr iv é à la m êm e c o n c lu s io n e n 18 7 1 . Les meill. f r u i t s ; le Poirier,
tom . I I I .