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4 INTRODUCTION.
à décrire, tels par exemple que les Pins, les Chênes, les
llonces, les Rosiers, et où cependant il ne s’agit que de distinguer
et de désigner des formes différant spécifiquement
l'une de l ’autre, quelle ne doit pas être la difficulté d ’im
travail analogue, quand il s’agit de reconnaître etdeclasser
des Variétés horticoles multipliées par centaines, privées de
tonte description, et si étroitement liées entre elles (|u il est
impossible de les rattacher avec certitude à des types spéci-
fif[ues bien distincts. Tel est le cas qui se présente dans l’étude
de nos arbres à fruits, et plus particulièrement dans
celle du vaste groupe des Pomacées. On ne s’étonnera donc
lias s i , après vingt ans consacrés h cette étude ingrate , je ne
puis offrir an public un travail complet, entreprise que je
reconnais aujourd'lmi inexécutable dans ses détails.
Dans une monographie du genre de celle-ci, les descriptions,
quelque détaillées, qnelrpie longues qu’on les suppose,
ne suffisent pas pour faire ressortir nettement les différences,
souvent très-faililes, qui caractérisent extérieurement
les Variétés ; aussi ai-je dû recourir aux dessins coloriés pour
frapper plus vivement l’esprit du lecteur. Ici encore j ’ai été
puissamment secondé par un peintre d’élite, M. Alfred Rio-
creux, dont tons les botanistes d’Europe apprécient le re-
mar(|uable talent, ainsi que par deux baliiles graveurs,
.Al“' E. Taillant, Al. Ph. Picart, et G. Severeyns pour la chromolithographie.
Dans la plupart des cas, l’inspection seule
des planches coloriées suffira pour reconnaître le fruit dont
on recherche le nom, et s’il reste quelques doutes ils seront
levés, je l ’espère, par la description, courte et cependant
complète, que j ’y ai ajoutée, et qui toujours a été faite da-
près nature.
J’aurais voulu dès à présent joindre aux Variétés liorticoles
de Poiriers les Espèces à cidre ; mais je touche au terme de ma
carrière, et je me vois réduit à ne publier sur ces Espèces
([lie les types d’im groupe remarquable désigné en France
sous le nom de sauger. Toutefois, les listes que je donne
des arbres à cidre cultivés dans chacune de nos provinces
pourront servir de guide à mes successeurs, s’ils étaient
tentés d’entreprendre une étude complète de nos Poiriers
de plein vent, au milieu desquels j ’ai cru reconnaître déjà
quelques groupes particuliers uniformément répandus en
France.
Cependant le point de vue pratique auquel je devais surtout
me placer n’a pas détourné mon attention d ’une question
qui présente le plus haut Intérêt et que l’on doit regarder
comme une des bases de la Science. Y a-t-il plusieurs
Espèces naturelles dans le groupe de Poiriers cultivés, ou
bien les innombrables formes réputées spécifiques, et sur
lesquelles on est si peu d’accord, ne sont-elles que les subdivisions
d’un type primitif modifié de mille manières par
la diversité des lieux et par une culture séculaire? Si nous
nous sommes formé une idée assez juste de la notion de l ’Espèce
, considérée dans l ’ensemble du Règne végétal, il n’en
est plus de même lorsqu’il s’agit de végétaux cultivés peut-
être dès le premier âge de l'iiumanité. Qui nous indiquera
les justes limites séparant les Espèces réelles et primitives
de nos légumes ou de nos arbres fruitiers dont les Variétés
ou les Races vont se multipliant sans cesse ? Pline cite une
douzaine de poires de table (i), et nous en comptons au-
( i ) A u tem p s d e P lin e o n n e c o n n a is s a it p a s d e p o ir e s a rr o n d ie s : « P i r a a P om is d iffe-
r u ti t tn n lum , q u o d u sq u e a d e o o rb ic u la ta n o n s u ii t, n e q u e peiTecte ro tu n d a t a , sed tu r b i -
n a tio r is , e t o b lo n g io ris f o rn iæ e t f ig u ræ ... tu r b iu a lio r p ir is f ig u r a , n P l ., i. x v . T o u te fo is , il
n 'e s t p a s c e r ta in , a in s i q u e l’a dm e lM . D a rw in , q u e les p o ire s c o n n u e s d u tem p s d e P lin e