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3 2 ORGANOGRAPHIE.
une Crassane provenant d’un arbre de plein vent d’une
Crassane cueillie sur espalier, les conditions de climat étant
les mêmes. Néanmoins je dois faire remarquer que, toutes
choses égales d ’ailleurs, un gros fruit à couteau d’une Variété
quelconque de Poirier sera toujours plus savoureu,x
qu’un fruit de moindre dimension. Ni le sujet ni la greffe
ne paraissent agir dans ce cas. Toutefois cependant, au point
de vue pratique, on doit préférer les Poiriers greffés sur
Cognassier toutes les fois que le terrain est peu profond, par
la raison que les racines du Cognassier pénètrent moins
avant dans le sol que celles du Poirier, qui atteignent à de
grandes profondeurs.
On aura remarqué qu’en citant les Genres de Pomacées
sur lesquels le Poirier peut se greffer avec succès, je me suis
abstenu de nommer le Pommier. En effet, tous les essais de
greffes tentés entre ces deux arbres n’ont jamais eu qu’une
réussite très-faible et d’une très-courte durée. La greffe, imparfaitement
adhérente au sujet, y a toujours langui et a
toujours péri avant d’être en état de fleurir et de fructifier.
On a cité cependant un exemple de cette greffe qui datait
de six ans, et qui, sans être vigoureuse, produisait des fruits ;
elle appartenait au Doyenné, et se trouvait à quelques centimètres
au-dessous du so l, sur un Pommier cloucin, dont
quelques drageons attestaient la nature. Cet exemple extraordinaire
se voyait à Saint-Denis, dans les pépinières de
M. Cordonnier. Malgré l ’exception que je viens de mentionner,
l ’antipathie réciproque du Poirier et du Pommier n en
est pas moins manifeste, et démontre nettement encore les
différences organiques qui séparent les deux Genres (i).
( , ) J m . Sac. h o n . Paris, lo in . X X I , p . 18/,, .8 3 ? ; e t T u r p in , I. c . , p . 7 .
OUGANOGUAPIHE. S3
Le point d ’insertion de la greffe de Poirier sur sauvageon
s'efface avec l ’âge au point de ne se distinguer le plus ordinairement
que par une étroite solution de continuité corticale
comparalile à un trait de soie circulaire. .l’ai déjà fait
observer que la vieille écorce du Poirier est beaucoup plus
rimeuse et plus foncée que celle du Pommier; je puis ajouter
que la torsion que nous constatons souvent d’une manière
très-apparente sur le tronc du Pommier se voit au
contraire très-rarement sur celui du Poirier.
ANOMALIES.
J’ai déjà eu occasion, en parlant des fleurs, de signaler
qiielc[ues anomalies chez le Poirier (i). Je me contenterai
de citer ici quelques exemples sur lesquels on s’est appuyé
pour aliaiidonuer la tliéorie qui considérait les fruits à
ovaires adbéreuts comme étant formés par la cohérence et la
soudure des pièces calycinales. On admet au contraire
aujourd’lmi qii’mie poire, sauf ce qui appartient aux carpelles,
n’estantre chose que l ’analogue des rameaux tuméfiés
et demi-cliarnus que les jardiniers désignent sous le nom
de bourses (a). Ces bourses donnent ordinairement naissance
à des liouqiiets de fleurs ; mais elles peuvent aussi se
transformer directement en poires, sans que leur développement
ait été provoqué par la présence d’une fleur. M. Naii-
diii en a représenté un exemple dans son ¡Mémoire sur l’or-
(1) V o ir p . 3 6 .
( 2) J e ferai o b s e rv e r to u te fo is q u e le tis su p a re iu -b ym a te u x d e la p o ir e d iffè re e s sen tie llem
e n t d e c elu i d e l’é co rc e e t d e s f e u ille s , d a n s le sq u e lle s n o u s n e r e n c o n tr o n s jam a is d e
c ellu les sc lé re u se s a c c om p ag n é e s d ’u lric u lc s r a y o n n a n ts .
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