La vue des échantillons originaux m’a mis à même de donner ici la synonymie de cette belle et
distincte espèce, dont j’ai le regret de ne pouvoir offrir ni une figure, ni une description complète
, parce que je n’en possède que des débris incomplets. Fort ressemblante à la S. arborescens
à cause de son odeur fétide et de ses longues tiges qui s’élèvent jusqu’à deux ou trois pieds, elle en
diffère par ses rameaux obtusément quad r angulaires, et sur les angles desquels manque cette ligne
blanchâtre qui marque ceux de l’autre espèce, par ses feuilles non oblongues lancéolées et incisées,
mais linéaires et entières, à l’exception d’une ou deux petites dents au sommet , par ses verticilles
plus rapprochés, enfin surtout par ses bractées très-velues et incanes comme les calices et découpés
ainsi qu’eux jusqu’à mi-longueur, en dents subulées, blanchâtres et épineuses. Dans la S. arborescens,
les bractées sont vertes, bordées de nombreuses dentelures aiguës et très-peu profondes,
le calice velu mais point incane, fortement glanduleux et fendu à peine jusqu’au quart de sa longueur
en dents triangulaires. La corolle de la S. lasiantha est dite purpurine par Tôurnefort,
blanche par Lagasca, ce qui me paraît plus vraisemblable.
l 349- SlDERITIS INCANA. L .
Icon. Gav. tab. 186. — S. virgata Desf. AU. tab. 125.
In rupestribus calcareis regionis montanæ et alpinæ, Sierra de la Nieve supra Yun-
quera, Sierra Tejeda à pago Canillas usquè ad cacumen, in montibus supra Alfacar
Rarnbur, Sierra Nevada ad Trevenque. Alt. 25oo,-7000/. F l. Jun. Jul.
Hab. in regno Granatensi, Murcico et Valentino meridionali (Lag. in DC. h e rb .) ,
Castellâ Nova propè Aranjuez (A. de Rayneval);, Africa boreali occidentali (Desf.).
Cette jolie espèce est reconnaissable à ses tiges grêles et fragiles, à ses fort petites bractées de
beaucoup plus courtes que le calice, à ses feuilles inférieures spathulées et incanes, tandis que les
caulinaires supérieures sont linéaires et glabrescentes ; les tiges sont hautes d’un à deux pieds dans
le bas des montagnes, tandis que dans les régions supérieures, elles ne s’élèvent qu’à un’ demi-
pied au plus. — La S. sericea Pers. pourrait bien n’être qu’une variété de cette espèce, à feuilles
inférieures plus larges et couvertes de poils plus abondants encore.
l 350. SlDERITIS LINEARIFOLIA. Lam.
S. sufïruticosa. caulibus erectis ramosis foliosis obtusè tetragonis tomentosis, foliis
glabrescentibus lanceolato-linearibus acutis rigidis integris aut apice breviler et acutè
dentatis, verticillastris distantibus in spicam elongatam disposais, bracteis ovato-trian-
gularibus acutis argutè serrato-spinosis calycès non æquantibus, calyce adpressè hirsuto
ad tertiam partem usquè in dentes apice subulatos spinosos diviso, corollæ parvæ luteæ
lubo incluso, labio superiori inferiorem æquante.
Ic. Fl. Portug. tab. 6 {corollæ nimiiim magncè et exsertoe). — Gag. Nov. Gen.
n° 233. — S. angustifblia Benth. Lab. Suppl, pag. y4i . Sideritis montana hyssopi-
fplio minor. Barrel. Ic. 1 7 2 .— Sideritis Hispaniça bitmninosa angastjfolia crenata
Tourn. I. rh. et herb.
Suffrutex cæspitosus pedes \ - i altus. Caules parte inferiori nudi teretes, vestigiis
foliorum antiquiorum scabridi, dein ramosissimi. Rami parte inferiori præcipuè foliosi,
obtusè tetragoni, parte superiori pilis brevibus tomentosi canescentes. Folia numerosa
approximata opposita sublinearia basi attenuata acuta rigida canaliculata, glabra aut
pilis brevibus adpressis hirtula , pallidè virenlia, i aut | pollicis longa, inferiora inte-
gerrima, superiora paulô latiora sæpè remotè ciliato-dentata dentibus versus apxcem
folfi inclinatis. Folia floralia seu bracteæ omninô dissimiles adpressè tomentosæ, mfe-
riores triangulari-ovatæ acutæ, superiores rotundatæ, omnes verticillastris Pau‘°
b reviores, ad mediam partem parallelè nervosæ, dentibus creberrimis albidis ciliatis
1 -2 lineas longis marginatæ. Verticillastri 6-12 globôsi-piso paulô majores, omnes
distantes, in spicam laxissimam sæpè semipedalem dispositi. Calyeis adpressè tomentosi
dentes omnes æquales subulati spinosi albidi circiter lineas 2 longi maiginibus
etdorso valdè nervosi; faux pilosa. Corolla in genere minima lutea extus hirtula; tubus
ècalyce non exsertus; labiumsuperius albidum truncato-emarginatuminferiori non lon-
gius, inferius trilobum lobis lateralibus margine subrevolutis, intermedio paulô majori
rotundato non emarginato. Semina lævia nigra acuta obtusè triquetra.
In collibus siccissimis regionis calidæ superioris, pars superipr montis San Anton et
colles supra el P alo. Alt. cire. io o o /- i 5oo'. Fl. Jun. — Vulg. Zaharena.
Hab. in Hispaniâ orientali e t australi à Cataloniâ (herb. DG.) ad Gades (herb. meüm),
Lusitaniâ australi (Link, Brot.).
Cette espèce diffère de toutes les variétés de la S. scordioides par la forme de ses feuilles , ses
verticilles plus petits et distants jusqu’au sommet.de L’épi, ses bractées bien plus larges, à cents
très-fines, la petitesse de ses corolles. On pourrait la confondre avec une variété glabrescente de la
S. liirsuta, mais cette variété que j’ai des environs de Cadix , se reconnaît toujours à ses feuilles
lancéolées toutes dentées, même les inférieures, et dont les dents sont obtuses, et non fines et acérées
comme celles de la S. linearifolia, à ses dents calicinales plus larges, triangulaires et terminées
par une pointe, et non atténuées insensiblement comme dans notre plante, à ses corolles dont
le tube dépasse le calice el dont la lèvre supérieure surpasse l’ inférieure. La figure de la S. linean-
folia de la Flore Portugaise est vicieuse à cause de ces mêmes corolles qu’elle représente beaucoup
trop grandes.
i 35l . SlDERITIS HIRSUTA. L.
S. chamoedryfolia Cav. Ic. lab. 3o i . .
In collibus et cultis sterilibus regionis montanæ, inter Alhama et Granàda , circa
Antequera P rolongo, Sierra Nevada pars inferior en el Cortijo de San Gerônimo. Alt.
3ooo,-5ooo/. F l. Jun. Jul.
Hab. in regione mediterraneâ occidentali, Galliâ australi à comitatu Nicæensi, Hispaniâ
orientali et australi, Lusitaniâ (Brot.). _...... .
Cette espèce est très-polymorphe dans le midi. de l’Espagne, les feuilles sont quelquefois très-
petites, ailleurs elles atteignent plus d’un pouce de longueur-, elles sont toujours ovales-lancéolées
et à dents un peu obtuses; les tiges atteignent jusqu’à deux pieds, les verticilles sont très-écartes
les uns des autres ; la corolle est assez grande, sa lèvre supérieure est tout-à-fait blanche.et deux
fois plus longue que l’inférieure qui est un peu jaunâtre. Dans les échantillons de France, les
fleurs sont un peu moins grandes et la corolle plus jaunâtre. La S. hirsula a d ordinaire ses tiges
couvertes de longs poils laineux, ce caractère disparaît dans la variété dont j ai parlé a 1 article de
l’espèce précédente et qui se distingue encore par des feuilles plus étroites et plus allongées et par
des capitules plus petits.