
fon Amarillis. L ' endroit choifi pour la Courfe eft
décoré comme le Stade de P ile , au milieu duquel on
v o y o it , dit Paufanias, un autel qui étoit vis-à-vis la
Statue d’Hippodamie. Quelques-unes des Hefpérides
portent des Etoiles fur leurs habillements pour montrer
quelles brillent dans la conftellation des Pleiades,
& trois d’entre elles font dans des chars à quatre
chevaux Quadrig<e pour exprimer la révolurion journalière
des Cieux: quant àMaïa,elle guide un de ces chars
avec la plus jeune de fes foeurs ce qui ferì au Peintre à
faire voir quelles vont toujours unies : enfin E leilre ,
qui eft feule, paroit s’éloigner de fes Compagnes avec
cette air d’afmêlion dont nous avons parle toute à
l’heure. J’ai déjà dit vers la fin du Chapitre précédent
ce que je penfois du grouppe d’Atalanre &
d’Hypomenes , je ferois tort à mes Leêleurs d’ entrer
dans un plus grand détail fur tout le re fte .
L a forme des Habillemens, des Coëfures, des Chars
& l’intérêt différent que chaque perfonage prend
à l’aê lio n , prêteront Jiiffifament à leurs réfleêlions
& alongeroienr trop les miennes. J’obièrverai feulement
que les Broderies qu’on v oit iur les habits,
font les mêmes que celles qu’ ils employoient fur
leurs Vafes ; on peut y remarquer les Méandres ,
les Oves , les Poftes , les fleurons & c . Je connois
une Statue de Diane de maniere Etrufque ,
dont la Robe peinte en b la n c , quoique de marbre
, a une bordure de couleur de pourpre avec
des fleurons en broderie qui la relevenr & qui
font pareils à ceux ci . Cette Peinture eft le feul
Monument Antique où l ’on voy e les derai-cerles
fur lesquels au temps d’Homere on fufpendoit les
brides des Chevaux; elle explique ce qu’on lit dans
Ylliad. L . v. -u. 728. Les Chars qu’on obferve ici
font ceux que les Ancient appelloient Suppôt dans
lesquels on ne s’affeyoit p a s . L’empreinte d’une croix
qu i eft lùr la cuiiTe des Chevaux en marque la Race
. Ces marques s’appîiquoient avec un fer chaud
comme nous le faifons encore aujourd’h u i, fouvent
c ’étoit un Kopb,(.t qui faifoit appeller ces Chevaux
K o t t o c t / « j . Ces Peintures font manifeftement les
plus belles de toutes celles que l’on connoit execu-
rées fur des V a fe s , & nous ne craignons pas d affû
te r, que celui qui les contient eft le plus précieux
de tous ceux qui fe font confervés jufqu à
nous. Dans le deffein de rendre ce livre auffi utile,
qu’il m’eft poflible, j’ ai engagé Monfieur Pécheux
à me faire le Deflein qu’on trouvera à Planche 21
de ce Volume , & qui eft pris de celui que je
viens d’expliquer . A ma priere , il a deffiné plus
corredement les figures qu elles ne le font dans
la peinture An tiqu e , & les a arrangées de manière
à faire voir quel parti un habile homme peut
tirer de ces morceaux. II eût encore fait beaucoup
davantage, fi je ne lui euffe demandé de saftreiri-
dre le plus qu’il pourroit à la Compofition Originale.
C ’eft au Public, qui a maintenant ces deux def-
feins fous les yeux , à voir combien les artiftes peuvent
tirer de fecours des figures qui font dans cet
ouvrage , des pofitions agréables qu’elles indiquent,
& de cette noble fimplicité dont les plus grands
Peintres modernes on été les imitateurs.
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^ ¿ l i H
Imprimé à N a p l e s liìli
P a r F r a n ç o i s M o r e l l i .