
ftrfa ce T un e Elipfe fort alongce qui n’a pas plus
(le trois pouces de diamètre. Je crois que c e l l une
Bacchante, parce qu’elle porte la Baflaride ou R o .
be de B a c ch u s , comme on le verra par d’autres
monumens. ....................
Pl. 59. L a Danfe qu on appelloit ÎHcmms etoit
au rapport d’Athenée très violente, on la nommoit
ainfi à caufe de la grande agitation qu elle exig
e o it ; c’ eft elle qu’ on voir dans cette Peinture
oil la colonne marque la Scene d’ un Théâtre :
j’ignore ce que peut fignifier Je corps rond qu’ on
voit ici , mais il me lèmble que la figure de ce
danfeur eft très bien entendue, & que l’expreffion
du faut en tournant eft très bien rendue : l ’habillement
qui eft fingulier eft fans doute celui des
hyftrions qui exécutoient en public ces fortes de
D a n fe s . . . .
Pl. 60. Les figures de cette Peinture, qui dans
l ’original font beaucoup plus petites que je ne les
ai fait graver ici , me iemblent repréfenter Etéo-
cle & Polyiîice fon frere qui combattent devant
Tebes : la 'f ig u r e de femme, qui eft derrière eux,
pourroit bien être l’Antigone de la Tragédie d’Ef-
chyle dans les fept Chefs de Thebes ; mais rien
neft plus piquant que ce petit morceau dont le
ftile quoique très fingulier eft plein d’efprir & d’intelligence
. L a Peinture 6^. appartient au même
V a fe , & comme elle repréiènte deux chiens de même
efpece dans l’aflion de combattre I’ un contre
l’au tre , je crois quelle eft un emblème de l ’ Hif-
toire que je viens de décrire.
Pl. 6^. Les Monumens des Grecs & des E-
trufques prouvent que les endroits publics & particuliers
, les V ille s , les Fontaines, les Bains, les
Carfours , les Saifons, les Hommes, les Femmes,
les Dieux mêmes avoient leurs Génies; Horace pre-
tendoit qu’il y en avoit qui préfidoient à l ’Aftre
de notre naiflance.
Scit Genius natale cornes qui temperat ajirwn.
Natura Deus humariie.
Seneque Epijî- n o . , nous apprend que les difci-
plcs de Zenon avoient adopté cette opinion : Les
femmes facrifioient à leur Génie T u té la ir e . TibuL
Ub. IV. C. VI. Héfiode croyoit auffi que ceux qui
avoient vécus dans 1e fiecle d’ or étoient devenus
les bous Génies & qu’ils habitoient fur la terre :
ces idées myftiques fondées fur le Dogme de l ’Im-
morcalité de l’ Ame paflèrent de Phénicie dans la
Grece & dans l’Italie ; elles durent y augmenter
la fuperftition des peuples, & multiplier à l’infini
les hiftoires des Apparitions des Ombres des morts,
& des D ieu x , qui par leur merveilleux attachent
di intcrcflènt les efjirits crédules , c’ eft peut-être
une Apparition femblable qui eft repréfentée fur le
Va fe que l’ on v oit ici . Quelques-uns ont cru y
voir Chcifotémis & Clitemneftre allant offrir des
préfens au Tombeau d’Agamemnon repréfenté par fa colonne fur laquelle l’une de ces femmes s’ app
u ie ; le Génie feroit celui d’ Agamemnon qui se
préfenteroit à Clitemneftre éffrayée, comme Sophocle
dans fon Eleélre & Echyle dans fe Cocphores
reprcfcntent le fonge de cette Princeife : quoiqu' il
en foit de cette explication qui eft bien cloignee
de me iàrisfaire, il eft certain que la peinture de
ce petit morceau eft pleine d’expreflion & de grac
e s , & l’on ne peut gueres v oir une figure plus
noble que celle du Génie dans lequel on reconnoit
manifeftement les bons temps des Grecs. Peut-
être auffi eft c e , comme je l’ai dit dans le texte
de mes Explications , LE G E N IE D IPH YG E -
N IE E N T A Ü R ID E & non pas en Aulide
comme il eft imprimé . Ce morceau feroit alors
pris du fonge d’ Iphygénie dans la premiere Scene
d’ Eurypide . Le Génie de cette malheureufe Pnn-
ceffe lui apparoir, & lui fait voir dans la maifon
paternelle une colonne , avec une chevelure & une
voix humaine. Elle imagine que ce fonge lui annonce
la mort d’Orefte , effrayée elle v a renffie 5
fon frere les honneurs dus aux déffunts. L e Genie
tient un Vafe pour les lib ations, Iphygénie paroit
épouvantée de fa préfence, une de fès femmes qui
prend part à fon trou b le , eft appuyée fur une clpe-
ce de tombeau. Le refte s’explique aifément.
Pî. 6S. Cette Danfe de deux hommes nuds
en préfence du Préfident des Jeux ou Gymnafiar-
que s'appellolt Gymnopédie. Les bâtons qu’on v oit
ici fervoient dans la danfe armée que les Grecs
nommoient Emplie : f un des Danfeurs marque la.
mefure avec le Cymb alum, & l’ autre rient cette
forte d’ inftrument fait de pieces de bois qu’on battoir
"une contre l’autre & qui s’appeiloit
c’étoit une forte de Caftagnettes dont on fe fert
encore dans le Royaume de Naples où l ’on a beaucoup
retenu des Danfes des Anciens . Cette Peinture
exécutée dans le goût des Monocromates des
premiers temps, me paroit néanmoins en être alfez
éloignée, par l’ eiprit & l’intelligence qu’ on v oit
dans fes figu re s .
Pl. 7 1 . J’avois cru v oir dans cette Peinture
Caflandre prédifant en préiènce d’ Hécube qui eft
affife, de deux de fes filles & de fon frere Helénus
les malheurs de T r o y e . Mais je retrouve en ce moment
une lettre que m’écrivo it de Rome peu de
temps avant fa mort funeftc Monfieur Winckelman,
que je regrette avec tous les amateurs de l’antiquité.
Ils y verront avec plaifir le ièntiment d’un
homme bien plus capable que moi d’expliquer les
monumens que je décris : ce favant appuié d’ une
pierre tirée du Cabinet du R o i de France dont il
parle dans la pag. <,9. de fès Monumenti inediti &
qui felon l u i , repréfente Hercule vendu à Ompha-
le , croit découvrir ici le même fujet. Les Lydiens,
dit-il s’ habllioient d’ une maniere toute oppofee à
celle des G re cs , car ils couvroient les parties du
corps que ces derniers faifoient voir nues ; On trouv
e dans notre peinture Omphale Reine de Lydie
voilée jufqu’ aux yeu x , comme l’ eft Hercule dans
la pierre en queftion; ce héros reconnoiflable à fa
maffue fe préfènte à la Reine & touche lès genoux
de la main gauche, felon l’ ufage des fup-
plians . Eurip. Suppl. v. 272. le Génie ailé , qui
eft entre ces deux figures, marque l’Am e d’Iphitus
tué par H e r c u le ,q u i, pour expier cet homicide, fc
fournit à l’efclavage : peut-être aufli cft-ce le Génie
de l’amour, qui annonce à Omphale l ’objet de
fà paflion, cn la détournant de l’entretien commencé
avec une femme affife à fes pieds. Celle-ci contre
la coutume de fon fexe porte des cheveux
co u r ts ; ce q u i, de même que dans les figures d’E-
leê fre, doit avoir une fignificafion particulière: Je
me figure , dit Monfieur Winckelman , voir ici
une de ces femmes à qui les Lydiens, peuple le
plus voluptueux qui fû t jamais , avoient , par un
rafinement de débauché inconcevable, fa it perdre
leur fexe autant qu’ il étoit en eux . Nous trouvons
en effet dans un paflage d’Athenée , Deipno-
foph. lib. XI. dont vo ici la traduêfion la tin e . Ly-
doYum Kegem Adramytin foeminas p-irnum cajiravif-
f e , ÙF Eunucborum loco ufum il/is fuiffe . Adra-
niytis étoit le quatrième des prédéceifeurs d’ Omphale.
Ce changement de fexe fe trouveroit marque
ic i par les cheveux courts , qui chez les Anciens
étoient le Symbole de l’Adolefcence dans les jeunes
Garçons, dont ces filles devoient tenir la place. L a
fuivante qui tient une évantail en main eft là p'our
marquer la molefle extrême des L yd ien s . Je ne dirai
rien de la beauté de cette Peinture qni eft ai-
fèz recommandable par elle même ; le Va fe fur
qui elle eft exécuté a etc trouve dans une Isie de
l ’ A r c h ip e l.
Pi. 74. Cette Peinture repréfente un fujet à
peu près femblable à celui de la Planche 45. dans
celle c i , le Prombus porte en main XUnguentarium
& le StrigÜe . Comme l’Epoufèc tient un Miroir
av ec une Caflette dans laquelle font les préfens
N u p t ia u x ,& la Pronuba une Bandelette ou une Ceinture
, on v o lt clairement que tout ceci eft a llu fif
au Bain N u p t ia l. Deux Génies, qui font peut-être
ceux de l’Hyménée, ont en main des branches de
My rte au milieu desquelles il y a un pa in, par al-
lufion à la Confarréation ; Q u ia , dit P lin e , & in
Sacris nibil relifofius confarreatronis vinculo erat, na-
vccque nuptce farreum pi'ceferebant. Les Gateaux dlvi-
fés en quatre parties, ^ a d r a , qu’on voit derrière
les Génies & à côté du Pronubus & de la Pronuba
, indiquent le Farreum q u i , felon F e jlu s , étoit
genus libi ex farre faFtum. Les points blancs qui
font à terre repréfentent les grains de Scikme con-
fa crc s , félon Clément Alexan drin, à Bacchus ru n
des Dieux qui , comme nous l’avons dit ailleurs,
préfidoient au Mariage : peut-être ce V a fe peint
a 1’ occafion des Noces , a-t-il enfuite été mis
dans les Tombeaux des Epoux qui F avoient
fait faire.
Pl. 7 7 . Orefte & Pilade armés comme les Héros
des temps anciens, font prêts à partir de Criffa pour
venger le meurtre d’Agamemnon . L a figure enveloppée
d’ un manteau paroit repréfcnter le Gouverneur
d’Orefte Pcdagogus,(cc{l lu i,q ui l’ayant reçu des mains
de fa fceur, l’avoit porté à la Cour de Strophius.
Ceci reffemble fort à la premiere Scene de l ’Eleflre
de Sophocle. Orefte qui eft au milieu tient une forte
de Cafque ou Bonnet appellé Tutulus, tel que le
Vol. I l
portoient Uliflè & Vulcain : on y volt les bandes
qui l’attachoient par deflous le menton . L e Bouclier
indique qu’il s’agit ici d’une aêfion de guerre,
& non d’un fimple voyage : il fert encore, à mon gré,
à diftinguer la figure du Governeur, & empêche qu’on
ne le confonde avec un Agonothete, ce qui fèroit
regarder le fujet de cette PeinÇure comme repréfcn-
tant des jeunes gens qui fè préparoient à quelque exercice
de Gymnaftique ; la figure d’ Orefte eft d’ une
belle compofition & celle de Pilade tient beaucoup
de l’attitude du Méléagre : on la v oit aufli fur plufieurs
Pierres gravées; car quand les Anciens avoient
trouve une bonne pofition de figure, leurs Peintres,
leurs Sculpteurs & leurs Graveurs s’empreflbient à
la faire valoir en la traitant chacun à fa manière.
Pl. 82. Bacchus Barbu, i l porte la Robe des
Indiens pour montrer qu’il les avoit domptés; c’eft
la Bajfaride . On l’a repréfenté danfant avec une
Bacchante, parce que c’eft ainfi, fuivant O v id e,q u ’il
conquit r in d e . Le Vafe qu’ il porte eft une de ces
fortes de Calices qu’ on appelloit Auriculati . Ces
deux figures font pleines de mouvement ; l’habillement
de la Bacchante eft remarquable par fès franges
, fes ornemens & fa forme qui v ient de l’Orient
. Dans la Phyfionomie du Bacchus, que j’ai
fa it deftiner avec toute l’ exaêlitude poffible , on
peut aifément reconnoître celle de i’Hebon, dont
i’ ai beaucoup parlé dans le fécond Chapitre du
premier Volume de cet O u vra ge .
Pl. 84. A p ollon qui pourfùit D a p h n é , il eft
dans l’équipage de V o y a g eu r ,a v e c le Pétafè, \c B ina
Hafiilia & l’Epée fous l’aiffelle comme dans les
figures héroïques. C e t ordre de chofes feroit foupçonner
que ce Dieu ne fe montra à Daphné
que fous la figure d’un fimple m o r te l.
Pl. 88. Sujet qui m’ eft inconnu.
Pl. 90. Offrande qu’une jeune fille fait à fes
D ieu x Pénates, la Bandelette qui eft derrière elle
juftifie cette idée.
P l. 93. & 94. .Sujets que je ne puis expliquer.
PI. 99. Une Sirene ailée jouant de la double
flure ; Cette Peinture n’ eft remarquable qu’ en
ce qu’elle nous montre la forme que les Artiftes
Anciens donnoient à leurs Sirenes
Pluma pedefquc aviurn cum Virginis ora ge-
ratis ?
dit Ovide en parlant d’elles. Elles étoient au nombre
de trois , Asuxos-/« Alyna. & Ïla.p$ev6-T>} . qui
donna fon nom à N ap le s . Milord Fortrofè poflè-
dc une Pierre qui repréfente les Sirenes invitant
U lifle attaché au mât de fon vaiffeau à écouter
leurs C h an ts ; Ce fujet eft pris du 12. liv .d e l’O-
d iflc e .
Pl. l o r . Cette tête qui fa it pendant à celle
de la Pl. 38. ne demande pas d’autre Explication:
on y remarquera feulement la différence de 1’ aju-
ftenient, elle me paroit être de meilleure maniéré.
P l. 104. Ampéius fils de Silene & de la R ace
des F.aunes é to it , d it Noniiius, le Génie de Bacchus
; ce Dieu en avoir encore un autre que Paufanias'nomme
Acratus ; C e f t le premier de ces
r t Génies