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Génies qui efl repréfenté id en prefence du Dieu
qui tient ic T y r fe & paroir vêtu de ia Robe
triomphale qui étoit b rodé e, il ell auffi couronne
de L an r ie r; rien n e ft mieux compofé que ce lujet,
ob on reconnoit la même elegance de p e lfm i &
de Compofition qu’ion admire dans les plus beaux
fuiets de l’An tiqu e . t ,
Pl. I op. CettePeinture me femble inexplicable.
PI 1 12 Vu lca in prélènte à T hétis ou à V é nus
les armes forgées pour A ch ille ou pour Enee.
A u refte j’ avoue que le Pegafe peint fur le Bouclier
rend mon explication fort douteufe, & )c ne
la donne, que faute de pouvoir imaginer quelque
chofê de mieux. .
PI i i< Les Canéphores etoient des jeunes
Garçons ou des Vie rges , qui portoient des Corbeil-
les deftinées à contenir les choies neceffaires aux
Sacrifices. C ic e ró n ,dans la quatrième de les Orai-
fons contre Verres , nous apprend que Polyclete
avo it fa it deux Statues de Bronze qui reprelen-
toicnt des jeunes filles portant des Paniers ; U«e-
o h n e M e -vocabmtur . On vo y o it , au rapport de
Pline à . k . , dans les édifices d 'A fin ius , un
Canéphore de la main de Scopas. Celui qui eft re-
préfenté i c i , neft IntcreiTant qu cn ce q u il indique
f a a io n & l’habillement fous lesquels on avo it coutume
de peindre ces Miniftres confacrés au iervice
des D ie u x . V o y ez ce que dit Paufanias des Cane-
phores attachées au Temple de Minerve Poliade a
Ath èn es . .
PI. 1 1 7 . On peut v oir dans Lucien lid ee que
les Anciens avoient de la Danie ; Platon ôc Xenophon
nous aiTui-ent qu’elle étoit regardee comme
une chofe importante pour les moeurs & même pour
la guerre; & qu’en conféquence clic meritoir 1 at-
tenfion des Législateurs . P utarque u,e d „ Ora-
tem-s, nous dit que les Athéniens difttibuoient des
lécompenlés aux meilleurs D anfeurs ; & Lycurgue
o rd on ia qu’à certaines fêtes les fiUes de LaÇedc-
mone danfiroicnt nues . On lit dans 1 Anthologie
L ib 4 C. 25. Ep. 6. que lesDanfeufes rattachoient
leurs Robes fur les lianes par le moyens d’ une
Ceinture ; c’ étoit fans doute pour exécuter cette
Danfe obcene que l’on appelloit Kocdccf ou ^ccru-
m/i Quant à la Danfeule qu on voit i c i , elle eft
habillée modeftemenr, & femble executer une Danfe
Grav e dans laquelle on ne cherchoit que des attitudes
gracieufes . Cette figure eft en effet remplie
de Grâces: elle laiffe tomber quelquinftrumenr que
ie ne connois pas ; mais je crois que la colonne ,
i u ’ on voit i c i , indique la Portique ou le T h e a tre
lur lequel s’cxécutoient ces lortes de Dan les .
Pl. i i p . Dans cette Scene de T h é â tre ,q u i eft
peinte d’une maniere fort barbare , on v o it une
Faune, ce qui nous fait penfer quelle eft du genre
de celles qu’on appelloit Satyriques parce q u o n y
introduifoit des Faunes ou des Satyres: nen n’ eft
remarquable dans cette P einture, que la forme ,
la couleur des habillemens, & celle des maiques
qui paroiffent être faits d’ étoftè.
Pl. 120. Sur le Calque de la Statue de M inerve
que Phydias a v o it fa it pour le Parthenon
d’Athenes , on v o y o it, dit Paufanias in A m e . , la
rcprélèntation du Sphinx ; Pline Lib. ^6. C h .V . affure
que cette même reprélbntation fe trouvoit en Bronze
fous la Pique de la Déefte ; on v oit auffi plufieurs
Autels coufacrcs à Ap ollon avec d e s S p h in x ,& lEm -
pereur Au gu fte , au raport de Suétone, en avoir fait
graver un fur fon ca ch e t: c’ étoit fans doute pour
y repréfenter la Prudence, car Minerve dont, par-
ie ou on vient de v o i t , le Sphinx paroit un at-
tribut,étoit la Dceflè de la Sa g elfe . Cette Peintçh
re me fait c roire , que le Va fe fur lequel elle^eft
placée, étoit confacré à Minerv e , peut-etre meme
à Ap ollon ; au refte cette figure eft executce avec
beaucoup d’efprit. J’obferverai encore ic i , que Io n
trouve beaucoup de pierres gravées a limitation
de celle d’Augufte que la Maifon Ricardi de Florence
croit pofféder. ,
PI. 122. Le Sacrifice Domeftique^ reprefente
dans cette peinture mérite attention; l’ une de fos
figures reffemble parfaitement bien à P la to n ; elle
tient une Patere, Ôc femble répandre de 1’ encens:
le bâton q u e lle porte dans l’ autre main eft lur-
monté d’ une fieur très reffemblaiite à ce que nous
appelions fleur de Lis ; elle fo répète encore dans
l ’ ornement qui eft fur la gorge de ce V a le : la
femme paroit verfor quelque liqueur renlerniee
dans un pYieferriculum , ôc l’ on v oit un noeud
qui repréfente les Bandelettes qu on attachoit aux
autels des D ieu x . I l y a beaucoup de noblefle, de
gravité ôc de fimplicité dans ce petitmotceaii.
P l. 124. L a Danfe nue s’ appelloit Gymnope-
d ie , c’eft elle qu’on v o it ici . L a femme qui joue
de la double flute a les joues entourées de cette
bande qui fervoit à ménager le foufle ôc qu’ on
appelloit k Danfour tient des Caftagnettes
de l’efpece de celles dont nous avons parle c y
deffus. Ces deux figures font très expreflives.
Pl. 12 7 . 128. & 129 . Diodore de Sicile Lib.
TV. rapporte qu’ Atla s frere de Saturne & foîon
quelques Mythologues , d’ Hefpérus , eut des filles
appellees AtUntides de fon nom , ou Hefpé-
rides de celui d’Hefpéris leur me re,Epoufe Ôc N ie ce
d’ ./if/Æi. Le Serpent L ado n , qui kloa. Appollomus
croit fils de la T e r r e , gardoit k s pommes d’or qui
croiffoient dans k s Jardins des Hefperides . Comme
elles étoient , ajoute Diodore Trad, de 1 Abb.
Tcrrafahn,^‘■à'une beauté ôc d’une fageffe finguliere,
„ on d it que fur leur réputation Biifiris R o i d'E-
w §yp^‘^ conçut k deflein de s’en rendre le mai-
„ tre ; ôc qu’ il commanda à des Pirates d’ entrer
„ dans leur pa y s ,d e les enlever ôc de les lu i ame-
„ n e r . Ces Pirates ayant trouvé dans leurs Jardins
„ les filles d’Atla s qui s’y divertiffoient , ^ fo faifi-
„ rent d’c lk s ; ôc s’étant enfuis au plus vite dans
„ leurs Vaiffe au x , ils k s embarquèrent avec e u x .
„ Mais Hercule les ayant furpris pendant le temps
„ qu ils mangeoicnt près du rivage , ôc ayant
„ appris de ces jeunes vierges le malheur qui
„ leur étoit ar r iv é , il tua leurs raviffeurs ôc rcn-
dit enfuite k s Àilancidcs à leur Pere “ . L a
plan-
Planche 12 7 . qui fur le Vafe dont elle eft tirée
ne fa it qu’un foui ôc même fujet avec les deux
Suivantes 128. ôc 129. qui avec elles l’ entoure
tout entier , repréfente Hercule Ôc fos Compagnons
dans le Jardin des Hefpéridcs . Rccon-
noiffable à fa maffue ôc à la peau du Lion de
Némée fur laquelle il eft a f fis , Hercule eft prêt à
recevoir les pommes d’or que vont lu i donner k s
filles d’A tla s ; ce Héros eft avec une partie des
Argonautes qui il furent jetés fur la côte d’Afrique,
le refte de fos compagnons qui ne paroit pas ici eft
fuppofé par le Peintre être refté fur k Nav ire Argo.
A tla s P/.i 28.ÔC Heipéris T/.i 27.tiennent des Sceptres
dont la fieur indique la fâm iik d’ Uranus , & la
Parenté qui les lie avec Jupiter: leurs filles font au
nombre de fept,comme le dit Aratus in Aftronom.
Après leur mort elles furent placées parmi les Con-
fteliations ; ce font les Pleiades qu on voit; dans
la tête du Taureau dont deux occupent les Cornes
, deux font fur les yeux , une eft fur le front
& k s autres fur les narines Natalis Com. Lib. IV.
comme on ne peut voir ordinairement que Six de
ces étoiles, les Poetes ont feint queMérope la foptié-
me d’entre elles ôc qui fut mariée à Syfiphe, s’eroit
cachée de honte de n’ avoir époufc qu’ un m o r te l,
tandis que toutes fos foeur.s avoient eû des enfans de
M a r s , de Jupiter ôc de Neptune: Vo ic i ce qu’ en
d it O v id e , dans le quatrième livre de fos Faftes.
Pleiades incipient humaros releva-re Pate-rnos,
Quie feptein diet , fe x tamen ejfe fo h it .
SeuQuodin amplexus fe x hinc venere Deorum.
Nam Steropen Ma-rti concubuijje fei'unt.
Neptuno Alcyonem , te fo-rmofa Cele-no .
jSLaiam, at que EleSb'a-rn , Taygetenque J o v i .
Séptima mo-jtali Mcrope tibi Syfipbe nupfir
P<enitet : & faB i f ila pudo-re latet.
H y g ln qui rapporte la même chofe de Mcrope,
a jo u te , que d’ autres croyoient que c’étoit Eleôlre
qui s’étoit cachée : inconiblable, d it - il, de la ruine
de T ro y e , ne pouvant daiileurs foutenir les
malheurs arrivés aux defcendans de Dardanus fon
f i ls , ôc k s danfes de fos foeurs, elle fo retira dans
le Cercle Arftique , où elle paroit depuis longtemps
affligée & k s cheveux épars ce qui lui a
fa it donner le nom de Comete ; après cela on ne
peut gueres douter que ce ne foit EkÔtre qu’ on
v o i t , dans la Pla-nche 128 . A v e c la tête penchée
, comme quelqu’un qui feroit plonge dans une
profonde trifteffe ; le voile qui la couvre ôc qui
s’ étend le long de fon dos eft parfomé d’ Etoiles,
par allufion à la chevelure des Cometes, qui
embraffcnt les Aftres placés dans la roure qu elles
parcourent. C e f t Jafon qui me lèm bk debout derrière
Hercule , k Peintre peut l’avoir placé dans
cet endroit pour montrer qu’ 11 commanda k s A r gonautes
après que ce Héros fo fur retiré . Métope
la plus jeune des filles d’ A tla s & qui femble
ic i vouloir fo cacher , eft près d’ Heljiéris fa
mere . Alcyone ôc T a y g e te paroiffent être celles
qui font voifines de T arbre qu’entoure Je .Serpent
Ladon . Paufanias dit que Batyclès de Magnéfie
avoir Sculpté fur le T rône d’ Amyclée Jupiter ôc
Neptune qui enlevoient T ayg e te ôc A lc y o n e ; T a y gete
fut mere de Lacédéinon qui fiiccéda à Eurotas
petit fils de L é k x ôc fonda le Royaume de
Sparte : Alcyone eut de Neptune deux fils qui
bâtirent les Villes d’ Hypcrée ôc d’Anthée , Paufanias
L iv . 1 1 . . L a gloire de leur poftérité fur-
pafla celle de tous les defcendans de leurs iceurs ,
excepté néanmoins celle du fils de Maïa dont nous
parierons bientôt, c’eft ce qui engagea fans doute
Batyclès à repréfonter T a y g e te ôc Alcyone par préférence
aux autres Hefpérides fur le trône d’An iy-
clé e : un m o tif femblable peut,je crois, avoir déterminé
k Peintre qui a fait le morceau que je décris
à les mettre où elles font placées car il eft précifément
dans le milieu qui eft l’endroit le plus apparent
du Vafe . Neftor parle à Hefpéris & fomble lui
raconter les avantures de fon voyage ; k Peintre
r a fans doute mis dans cette aôtion pour
fe conformer au caraêlere que lu i donne Homer
e . C ’eft Orphée qu i, dans ia Planche 28 , me paroit
s’entretenir avec Atla s ; k goût qu’ils avoient
r un Ôc r autre pour les chofes fublimes femble
fonder ma con jeture . On connoit la réputation
d’Orphée , & l’on étoit fi perfuadé de l’habileté ôc
de l’amour d’Atla s pour les Sciences, que ceux de
T ana gre montroient dans leur V ille , dit Paufa-
n ia s , un lieu qu’ on appelloit Pohfon , où il avoit
coutume de fo retirer pour y étudier la nature Ôc
obferver le C ie l . On dit qu’il donna à Hercule la
connoiffance de la Sphere, que celui-ci communiqua
dans la fuite aux Grecs. Stérope ôc Célcno font peut-
être les deux Hefpérides qui occupent le refte de
cette Planche avec Eleêlre . L a femme affife dans
la Pla-nche 129. me paroit être Maïa , on l’a di-
ftingué de fos foeurs , parce qu’ elle fur mere du
Dieu Mercure . Ce font peut-être les fils de Léda
g u i font vis-à-vis de Maïa . Quant au Héros affis
i c i , je crois que c e f t T yph is fils de Neptune ; il
étoit Pilote du Navire A rg o , c’ eft pourquoi fèul
de tous fès compagnons il paroit fiins armes. Près
de lui font Calais ôc Zétes qui devoient le jour à
Borée ôc à Orithie , ils étoient f un Ôc I’ autre
fi fameux à la courfe qu’ on prétendoit qu’ ils
avoient des Ailes : le premier tient fos armes ren-
verfées , dans 1’ état de quelqu’un prêt à partir :
L e fécond femble entendre de T hyphis le Chemin
qu’il doit prendre , ou k s ordres qu’ il doit
porter : ceci fait peut-être allufion à la chaffc
qu e , dans la fu ite , ils donnèrent aux Harpies en
reconnoiffance de ce que Phince avoit bien reçu
les A rg o n au te s , ôc leur avoit promis un Guide
pour k s conduire à travers les Symplégades Scrv.
Æneid. V I . I l efl temps de paffer à la Pla-nche
130. dont la Peinture appartient encore au beau
V a fe qui nous a fourni k s trois précédentes ; elle
repréfente la Courfe d’ Ata lante Ôc d’ Hypo-
menes en préfonce d’ Atla s ôc des Hefpérides :
k Peintre a feint quelles entroient ici , à cau-
iè des Pommes d’or que Vénus donna Flypome-
nés , ou par allufiorj à ce que dit Théocrite dans
fon